Le gouverneur du Darfour a exhorté, hier, les civils de cette vaste région de l’ouest du Soudan à s’armer, dernier appel de ce type en date après plus de six semaines de guerre entre l’armée du général Abdel Fattah Al-Burhane et les paramilitaires du général Mohamed Hamdane Daglo, rapporte l’AFP. «J’appelle le peuple du Darfour, jeunes et vieux, femmes et hommes, à prendre les armes pour défendre leurs biens», a lancé sur Twitter l’ancien chef rebelle Minni Minnawi, aujourd’hui proche de l’armée.
Région la plus touchée par les combats avec Khartoum, le Darfour, frontalier du Tchad, a déjà été ravagé, dans les années 2000, par une guerre meurtrière.
Aux côtés des deux généraux rivaux, selon l’ONU, combattent des civils armés et des éléments tribaux ou rebelles, faisant planer le spectre de la guerre civile dans un pays où, selon le projet de recherche Small Arms Survey (SAS), 6,6% des 45 millions d’habitants possèdent une arme à feu. Le conflit entre les deux généraux a fait plus de 1.800 morts, depuis son déclenchement le 15 avril, pour plus de moitié au Darfour, selon l’ONG Acled.
L’armée a déjà appelé vendredi les militaires retraités à reprendre les armes. Et début mai, dans l’Est, des centaines de membres des tribus Beja ont manifesté pour réclamer des armes au général Al Burhane. D’autres acteurs pourraient aussi faire le choix des armes. «Les gens qui appartenaient à des mouvements non violents pensent maintenant à s’armer pour se protéger», rapporte ainsi la militante pro-démocratie, Raga Makawi.