Le président chinois Xi Jinping se rendra dans les prochains jours en Afrique du Sud où il participera au sommet des BRICS. D’une pierre deux coups, Xi Jinping effectuera aussi une visite d’Etat dans ce pays. Il s’agit de sa cinquième visite en Afrique du Sud depuis qu’il est devenu président chinois en 2013.
Il s’était alors engagé à «renforcer les liens diplomatiques et économiques de son pays avec le continent».
Aussi, Xi Jinping et les dirigeants africains planifieront conjointement, dans les jours qui viennent, un plan de coopération en matière d’emploi et d’amélioration des moyens de subsistance des populations en Afrique.
Ces mesures répondent aux besoins de transformation et de mise à niveau économiques de l’Afrique. Ce continent est devenu ainsi un nouvel enjeu diplomatique pour l’Occident, la Russie et la Chine. Le quinzième sommet des BRICS est prévu du 22 au 24 août au centre de convention de Johannesburg.
On ne sait pas combien de chefs d’État participeront au sommet mais les responsables sud-africains affirment que plus de 70 ont été invités. Il est attendu que l’élargissement de ce «club des cinq» soit au programme des discussions.
Selon Johannesburg, une quarantaine de pays ont exprimé leur intérêt de manière formelle ou informelle. Parmi ceux-ci figurent l’Arabie saoudite, l’Argentine et l’Egypte. L’Algérie a aussi émis son souhait d’intégrer le BRICS suite à l’introduction d’une demande le 7 novembre 2022.
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune avait indiqué, lors d’une récente sortie médiatique, que «les membres de l’organisation n’ont pas encore tranché les critères à retenir pour accepter de nouveaux membres, mais la candidature de l’Algérie bénéficie d’un soutien au sein de ce bloc». L’Algérie s’est déjà assuré les soutiens de la Chine et de la Russie, deux pays amis de longue date.
Pékin, désireux d’étendre son influence géopolitique dans un contexte de tensions accrues avec les Etats-Unis, s’est déclaré ouvert à ce que des «partenaires aux idées similaires rejoignent la famille BRICS» à une date rapprochée. Moscou est aussi favorable à un élargissement du groupe. Le Brésil n’y voit désormais plus d’inconvénients aussi.
L’acronyme BRICS désigne, rappelle-t-on, le rapprochement de quatre pays aux vastes territoires : le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine, rejoint par l’Afrique du Sud en 2011. Depuis cette année, le groupe des BRICS a pris la forme d’une conférence diplomatique à part entière, donnant lieu à un sommet par an, se déroulant à tour de rôle dans chacun des cinq États.
Le but de ces sommets est d’affirmer la place majeure de ces pays sur la scène internationale, et de mettre en scène leur poids économique et politique, en particulier au regard d’autres États ou groupes d’États comme les États-Unis ou l’Union européenne. Sur le plan économique, ils se sont également dotés en 2014 d’une banque de développement, la Nouvelle banque de développement, basée à Shanghai et le Contingency Reserve Arrangement (CRA).
Les gouvernements des BRICS ont promu la NDB comme une alternative à la Banque mondiale et le CRA comme une alternative au Fonds monétaire international, tous deux traditionnellement contrôlés par les États-Unis, l’Europe et le Japon. L’objectif déclaré de la NDB est de financer les infrastructures et le développement durable dans les marchés émergents et les pays en développement.
L’Algérie a versé une première contribution à hauteur de 1,5 milliard de dollars. Les BRICS sont l’une des instances promouvant une reconnaissance de la multipolarité des équilibres économiques et politiques mondiaux, en rupture avec les organisations héritées de l’après Seconde Guerre mondiale.