La 20e session de la réunion ministérielle entre les pays africains et nordiques s’ouvrira demain à Alger.
Il y aura une participation record à la 20e session de la réunion ministérielle des pays africains et de leurs homologues de l’Europe du Nord qu’abritera, pour la première fois, l’Algérie du 16 au 18 octobre. En tout, 30 pays, dont la Finlande, la Norvège, le Danemark, la Suède et l’Islande, prendront part à ce rendez-vous informel de concertation et d’échanges, placé sous le thème «Renforcement du dialogue sur la base des valeurs communes». Sur les 30 participants, 20 sont des ministres des Affaires étrangères, ce qui est de loin supérieur aux précédentes rencontres.
La 19e session, qui s’est tenue en juin 2022 à Helsinki, a vu la participation de seulement quatre ministres nordiques et de sept ministres africains. Les 10 autres pays participants seront représentés par des vice-ministres ou autres hauts responsables de leurs départements des Affaires étrangères. Les pays qui sont sous le coup d’une sanction de l’Union africaine (UA) pour changement non-constitutionnel, tels que le Mali et le Niger, ne sont tout simplement pas conviés à cette rencontre.
Idem pour le royaume du Maroc avec lequel l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques en 2021 pour ses manœuvres et ses actions hostiles et attentatoires à la sécurité nationale. Il est à souligner que l’Algérie est le premier pays d’Afrique du Nord à accueillir cette réunion ministérielle, mise en place en 2001 à l’initiative de l’ancienne ministre suédoise des Affaires étrangères, feue Anna Lindh.
Cette session portera sur trois grands axes : paix et sécurité, partenariat économique et coopération multilatérale. Les pays de l’Europe du Nord sont connus pour leur engagement en faveur du dialogue et de la médiation, comme moyens de résolution des conflits. Ils sont également de grands contributeurs à l’aide humanitaire au profit de pays africains qui connaissent de sérieuses difficultés économiques, des guerres et des fléaux multiples, dont celui du terrorisme.
Ils se sont aussi illustrés par leur soutien aux mouvements révolutionnaires pour l’indépendance en Afrique. Tout en continuant dans leur soutien aux causes justes, ces pays demeurent attachés au respect du droit international dans le traitement des conflits et des différends entre pays.
Renforcer le multilatéralisme
L’Algérie, qui s’apprête à siéger comme membre non permanent au sein du Conseil de sécurité, pourra donc compter sur le soutien de ces pays pour faire avancer les causes justes qu’elle envisage de défendre. En plus de la décolonisation des terres palestiniennes et sahraouies, l’Algérie portera la voix de l’Afrique qui réclame une réforme des instances de l’ONU.
Ainsi, cette rencontre revêt un cachet particulier et une symbolique très forte, en ce sens qu’elle réunit des pays de l’Europe du Nord et ceux de l’Afrique qui expriment leur volonté de coopérer davantage aussi bien sur les questions sécuritaires qu’économiques, pour construire un avenir meilleur basé sur l’égalité des chances et le partage des profits, et ce, dans un contexte mondial marqué par l’exacerbation des tensions entre les grandes puissances.
L’un des objectifs de cette rencontre est justement de promouvoir la coopération entre les pays africains et les pays nordiques au niveau des instances de l’ONU, dans le but de renforcer le multilatéralisme mais aussi afin d’œuvrer ensemble à dégager les moyens nécessaires pour relever les défis de l’heure, tels que le changement climatique, le phénomène migratoire et le terrorisme transfrontalier.
Cette réunion sera aussi une opportunité de se pencher sur les voies et moyens de promouvoir la coopération économique et commerciale et aller au-delà de l’octroi d’aides humanitaires bien qu’indispensables pour la lutte contre l’extrême pauvreté qui sévit dans certains pays, notamment du Sahel.
Les pays de l’Europe du Nord, qui partagent l’approche sécuritaire globale de l’Algérie incluant les aspects relatifs au développement, disposent d’un savoir-faire qui est de nature à aider les pays africains à reconstruire leurs systèmes économiques et les adapter aux développements scientifiques et mutations technologiques.
Aussi, le renforcement des relations entre l’Afrique et les pays nordiques qui travaillent pour la paix dans le monde pourrait constituer un facteur d’équilibre dans la position de l’Europe sur certaines questions internationales, telles que les causes palestinienne et sahraouie.
Cette réunion, qui s’annonce déjà comme une réussite, sera une occasion pour une compréhension mutuelle des questions de l’heure. Connue pour son rôle majeur, aussi bien en Afrique que dans le monde, dans la promotion de la paix, de la sécurité et du multilatéralisme, l’Algérie s’illustre également par ses efforts inlassables dans la lutte contre la pauvreté en œuvrant à susciter une réelle dynamique de développement en Afrique.
Ayant toujours accordé un intérêt particulier à la jeunesse, l’Algérie a également veillé à ce qu’il y ait lors de cette session un atelier traitant de l’éducation en Afrique. Cet atelier, qui sera animé par l’Algérien Mohamed Belhocine, commissaire à l’éducation, aux sciences, aux technologies et à l’innovation à l’UA, verra la participation de jeunes Africains et de leurs homologues des pays du nord de l’Europe dans un débat interactif avec les ministres des Affaires étrangères des pays participants.