La Société Somiz, une filiale de Sonatrach basée à Arzew, spécialisée dans l’ingénierie de la maintenance et la rénovation des installations industrielles, est un illustre exemple de réussite en matière de transfert de technologie au profit des entreprises algériennes.
Croissance à deux chiffres, digitalisation, recrutement à tour de bras… Cette entreprise publique, qui compte plus de 3 100 salariés, multiplie les performances. Cette bonne santé est imputable à des investissements massifs dans la formation et surtout à une pertinente stratégie liée à des technologies acquises de la part de grandes multinationales à la faveur de fructueux partenariats.
Créée en 1991, Somiz assure notamment la rénovation et la maintenance des équipements et installations de toutes les activités opérationnelles de Sonatrach, à s’avoir l’activité liquéfaction et séparation «LQS», le raffinage et pétrochimie «RPC», le transport par canalisations «TRC», l’exploration et la production «E-P» et ce, à travers ses sites implantés à l’échelle nationale (Skikda, Sidi-Arcine, Hassi-Messaoud, Hassi-R’Mel, Adrar…).
«Nous avons réalisé 25 % de croissance en 2022, par rapport à 2021», révèle fièrement Yazid Kemmoum, le PDG de Somiz. Cet ingénieur a été témoin et surtout un acteur au cœur de toutes les mutations qu’a subies cette société.
«La démarche de développement durable adoptée par l’entreprise s’inscrit en droite ligne avec les objectifs stratégiques ambitionnés par les pouvoirs publics et déclinés au titre de la politique du groupe Sonatrach, visant à promouvoir le contenu local et l’intégration nationale, digitaliser les moyens de faire, valoriser les ressources humaines et exporter les biens et services à l’effet de basculer de l’économie de rente vers l’économie diversifiée», précise le PDG de Somiz.
Celle-ci choisit ses partenaires étrangers sur la base de critères d’efficacité sous forme de partenariat stratégique et avec des conditions liées notamment au transfert de technologie. «Le transfert de technologie ne se donne pas. Il s’arrache. Il faut savoir négocier avec le partenaire avant la conclusion des contrats de services.
Nous avons acquis des transferts de technologie grâce à des partenariats gagnant-gagnant qui nous ont permis de monter en puissance», dit fièrement M. Kemmoum. «Nous avons, par exemple, bénéficié d’un transfert de technologie de la part de la multinationale américaine Emerson Fisher avec qui nous travaillons en partenariat. Nous avons acquis sa technologie qui nous permet d’utiliser son label pour la maintenance et la réparation des vannes de contrôle.
Nous travaillons également en partenariat avec la société Schneider Electric, leader mondial des solutions numériques d’énergie et des automatisations pour l’efficacité énergétique et la durabilité qui nous a certifié», énumère le PDG de Somiz.
Ces transferts de technologie ont abouti à une double certification. La première concerne la certification Tableautier Schneider portant sur l’assemblage dans les ateliers de Somiz, des tableaux électriques de basse et moyenne tension. La seconde certification porte sur la qualité de prestataire de services agréés pour la maintenance de vannes de régulation et services auxiliaires des produits de la multinationale Emerson Fisher.
Pour être dans l’air du temps emettre en œuvre la maintenance numérique, Soiz a lancé un plan d’investissements ciblé visant à automatiser ses processus opérationnels dont nous citons l’acquisition d’un scanner 3D et une machine tour à commande numérique. «Une Société qui ne se développe pas meurt. La digitalisation fait partie des axes de développement issus de la stratégie de Somiz, du groupe Sonatrach et des pouvoirs publics», souligne le PDG.
La numérisation au cœur de la stratégie
«L’acquisition d’un tour numérique, par exemple, permet de répondre à une gamme plus large d’activités, un gain de temps inestimable et une montée en puissance de la qualité», explique M. Kemmoum. «Nous utilisons des applications développées par nos propres informaticiens.
Nous avons mis en place des passerelles entre les différentes applications adaptées sur un seul reporting», affirme le PDG. «Nos ingénieurs ont conçu une application dédiée à la comptabilité analytique qui nous permet d’optimiser les coûts d’investissements et d’exploitation, afin de pouvoir évaluer la fiabilité et la rentabilité de nos projets», indique le PDG.
La société consent une part importante de ses investissements dans la formation. «La formation de la ressource humaine est au cœur de nos politiques. En 2022, nous avons investi un budget de 60 millions de dinars dans la formation continue.
Nos cadres ont suivi une multitude de formations au sein des établissements relevant du secteur de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique dont nous citons l’Ecole supérieure d’économie d’Oran, l’Ecole polytechnique d’Oran et dans les universités de l’USTO, d’Oran 1 et d’Oran 2 et bien sûr au sein de Sonatrach Mangement Academy», fait savoir M. Kemmoum. «Nos directeurs ont aussi suivi une formation-coaching en intelligence économique en collaboration avec l’Ecole supérieure d’économie d’Oran assurée par un bureau d’expert canadien.
Nous avons mis en place un système de veille dans l’intelligence économique qui a pour finalité de promouvoir la sensibilité de l’entreprise vis-à-vis de son écosystème informationnel pour pouvoir prendre les décisions opportunes et appropriées», poursuit-il. «Nos effectifs ne cessent de progresser avec une moyenne d’une centaine de recrutements chaque année», révèle le PDG. «Nous comptons sur une autre valeur ajoutée : la sous-traitance pour déployer nos services dans le cadre de plusieurs projets lancés et réalisés simultanément.
Parmi ces projets, figure la réalisation en EPC d’un complexe de vapocraquage de l’éthane et de GPL, pour la production de polyéthylène, de polypropylène et d’élastomères à Arzew. Il y a également d’autres projets notamment dans le domaine de la mécanique de précision pour la maintenance des équipements permettant de limiter le recours aux prestataires étrangers pour minimiser les coûts de maintenance des grands ouvrages», détaille M. Kemmoum.
«Nous avons pour projet d’aller vers l’internationalisation de nos services pour conquérir les marchés extérieurs, que ce soit en Afrique, en Europe ou ailleurs», ambitionne-t-il. «Nous sommes conscient de la spécificité qui caractérise le segment d’exportation des services que ce soit sur le plan réglementaire, économique, socioculturel… néanmoins, nous sommes déterminés à entreprendre ce challenge d’envergure par la consolidation de nos capacités et aptitudes avec celles de nos partenaires nationaux et étrangers via des alliances stratégiques», affirme le PDG de Somiz.