Grâce à la mobilisation d’une armée de bénévoles, la cérémonie a été, comme à l’accoutumée, une réussite totale.
L'événement est devenu une tradition qui revient chaque année à Boumerdès. Signe que la solidarité reste une valeur sûre au sein de la société, plus de 2 600 orphelins ont retrouvé la joie de vivre le temps d’un Iftar collectif organisé avant-hier au stade Djilali Bounaâma du chef-lieu de wilaya. Certains étaient accompagnés de leurs mamans, d’autres de leurs grand-mères.
Les invités du jour se rendent compte qu’ils ne sont jamais seuls. Après un Iftar qui s’est déroulé dans une ambiance conviviale, 2 607 chérubins ont bénéficié de trousseaux de vêtements en prévision de la fête de l'Aïd.
Cela a été rendu possible grâce aux dons de bienfaiteurs et aux efforts de plusieurs associations caritatives. Les autorités locales, elles, se sont occupées de tout ce qui est logistique. Grâce à la mobilisation d’une armée de bénévoles, la cérémonie a été, comme à l’accoutumée, une réussite totale.
Elle a été marquée par la présence de plusieurs personnalités, dont Meriem Cherfi, déléguée nationale chargée pour la protection et la promotion de l’enfance, et Kamel Moula, président du Conseil du renouveau économique algérien. Venus des quatre coins de la région, les orphelins étaient ravis de ce geste de solidarité.
Même les hauts responsables de la wilaya ont assisté à ce moment de partage, témoignant leur soutien à cette frange de la société.
Dans son allocution en marge de la cérémonie, le wali a insisté sur l’importance de perpétuer ce genre d’initiatives, preuve de l’ancrage des valeurs d’entraide dans la société, en réitérant l’engagement de l’Etat à garantir une meilleure prise en charge de cette catégorie.
Approchés pour connaître leurs sentiments, les invités se sont montrés très reconnaissants à l’égard des organisateurs. Mais ce moment de convivialité n’a pas empêché certains de faire part de leurs difficultés. «C’est une belle initiative. Je suis très contente et ça m’a permis d’oublier un peu mes malheurs.
Car la plupart d’entre nous font face à d’énormes problèmes», dira une veuve d’Ouled Haddadj, qui a trois enfants à charge. «Mon mari était maçon.
Il est mort en 2009 dans un chantier de la mosquée près du centre-ville. Il ne nous a rien laissé. Je ne touche aucune pension car il n’avait pas de couverture sociale», confie-t-elle avec un beaucoup de tristesse. Comme bon nombre dans son cas, cette veuve s’est vue obligée d'exercer diverses tâches pour subvenir aux besoins de ses enfants.
Aujourd’hui, son seul rêve est de bénéficier d’un appartement où elle pourrait vivre dignement avec ses trois filles. D’autres femmes, dont certaines sont divorcées, livrent des témoignages déchirants sur leurs conditions de vie, soulignant que 95% des maris ne s’acquittent pas de leurs obligations à l’égard de leurs progénitures.
Connue pour son dynamisme et son travail titanesque dans le domaine de la bienfaisance, Kafil El Yatim est l’une des rares associations qui vient en aide aux orphelins.
Son président, Slimane Hammoudi, fait état de 1 800 familles et 3 000 enfants qui bénéficient de leur soutien à travers la wilaya. L’association prévoit aujourd’hui un Iftar collectif à Boudouaou et l’achat de vêtements de l'Aïd pour 400 orphelins.