Le Conseil de l’Ordre des médecins dentistes met en garde contre l’activité illégale des soins dentaires par des prothésistes et dans certains salons de coiffure et d’esthétique, notamment le blanchiment des dents avec des produits non identifiés.
«Ces produits exposent les consommateurs à des risques pour leur santé. Ce qui peut provoquer une hypersensibilité des dents qui entraîne des douleurs et une fragilisation de ces dernières, avec une altération de la gencive qui pourrait avoir des conséquences graves», a souligné le président de la Section ordinale régionale des médecins dentistes d’Alger (SORMD), le Dr Mohamed Ali Bouderbal, en faisant allusion à l’utilisation abusive du botox dans les centres de beauté.
Il explique que les soins et la chirurgie dentaires doivent être exclusivement pratiqués dans un cabinet dentaire et par un médecin dentiste spécialisé.
Le Dr Bouderbal a fait savoir que certains prothésistes «prennent le risque de travailler directement sur le patient pour prendre l’empreinte, et certains vont jusqu’à tailler les dents» tout en ignorant les préjudices générés. «Il est à déplorer que certains travaillent sans respect des conditions d’hygiène requises pour ce genre d’activité. Ils proposent leurs services à des prix bas pour attirer les patients», a-t-il souligné.
L’Ordre des médecins dentistes s’insurge contre «ce laisser-aller» et exige un contrôle strict de l’activité et de la distribution des produits destinés aux soins dentaires, qui «ne doivent être vendus qu’aux dentistes et prothésistes», a revendiqué le Dr Bouderbal.
Il a, ainsi, appelé la CNAS à réactualiser les remboursements liés aux soins dentaires, dont les coûts sont très élevés, «pour permettre l’accès aux soins dans de meilleures conditions», en précisant que «les coûts des produits dentaires ont augmenté de 200%. Ce qui explique les honoraires appliqués par les médecins dentistes».
Le président de la section ordinale régionale des médecins dentistes d’Alger a ainsi mis en avant l’importance de veiller au contrôle et au respect strict concernant des dossiers de conformité des installations et à l’inscription obligatoire au tableau de l’Ordre pour pouvoir exercer dans la légalité.
«Depuis l’élection du nouveau bureau national et de la section ordinale en mars 2021, la priorité a été donnée à l’étude des dossiers de conformité pour les installations des cabinets dentaires dans le respect de la loi et conformément au code de déontologie», a indiqué le Dr Bouderbal. Et de signaler que plus de 119 installations ont été confirmées en 2021, contre 115 en 2022, et d’autres dossiers sont en cours d’examen.
Il rappelle que ces installations sont soumises à des conditions très strictes et appelle ses confrères au respect de la loi, notamment les articles 77 et 78, pour les seules indications que peuvent comporter des plaques à la porte de leurs cabinets.
«Ces plaques, qui ne peuvent dépasser 25x30 cm, ne peuvent être apposées qu’à l’entrée du cabinet, sur la boîte aux lettres et à l’entrée de l’immeuble (art. 78)», a-t-il encore précisé, en déplorant que certains spécialistes affichent des plaques géantes sur les façades des immeubles ou des villas présentant des cliniques dentaires, alors que c’est juste un cabinet dentaire.
Il a ainsi insisté sur l’importance de la formation médicale continue pour l’actualisation des connaissances et le développement des soins et de la chirurgie dentaires.
Quant aux questions liées à l’hygiène dans les cabinets dentaires, le président de l’Ordre régional estime que le Conseil reste vigilant sur ce sujet, tout en faisant référence aux trois paramètres essentiels de la pratique dans tous les cabinets médicaux, notamment du respect des normes de conformité du local et l’utilisation de l’autoclave de classe B après la décontamination, le lavage, le rinçage et séchage du matériel.