Le groupe Sider a annoncé, hier, une série de nominations visant «à impulser une nouvelle dynamique de croissance et à renforcer sa performance». En effet, L’houari Khelladi prend les rênes du conseil d’administration du groupe Sider et sera épaulé par Aliane Issam, nommé directeur général par intérim du groupe.
Du côté du complexe Al SOLB, autre acteur central de la sidérurgie algérienne, Réda Belhadj accède à la présidence du conseil d’administration, tandis que Messaoud Bellili est nommé directeur général par intérim. Réda Belhadj était déjà à la tête du complexe en 2020. Il avait géré une période très difficile où l’usine était au bord de la faillite.
Ces changements, officialisés en présence de Adel Khemane, directeur général de la Société nationale de sidérurgie (SNS), marquent, selon ce dernier, un tournant dans la stratégie du groupe. Il faut dire que ces nominations interviennent dans un contexte tendu, où les PDG de l’EPE Sider El Hadjar et de l’EPE Fondal ont été placés sous mandat de dépôt.
Les dirigeants de ces deux entreprises sont accusés de pratiques irrégulières. Les griefs incluent, outre la «conclusion de marchés douteux», des «recrutements et promotions non réglementaires», qui auraient été effectués par l’ex-PDG d’Al SOLB sans passer par le conseil d’administration (CA). Un audit est déjà en cours depuis plusieurs jours au sein du complexe sidérurgique, lancé par le groupe Sider, il y a quelques jours, afin d’évaluer la gestion mise en cause.
Cette action de contrôle a déjà conduit au limogeage du directeur des ressources humaines (DRH) d’Al Solb, accusé d’avoir entériné des embauches non conformes à la réglementation en vigueur et l’annulation de toutes les décisions prises dans ce contexte. Du côté de l’usine, les indicateurs ne sont pas au vert. Le complexe traverse une période difficile avec une nette baisse d’activité ces dernières semaines.
En septembre 2024, la production du haut-fourneau était en chute libre : sur une prévision de 44 129 tonnes de fonte, seulement 20 583 tonnes ont été produites. Parmi elles, 4435 tonnes ont fini dans la fosse, soit 42% de la production mensuelle, entraînant une baisse significative de la production de billettes, brames et lingots.