Dans le but de faire connaître les richesses patrimoniales et culturelles algériennes et créer une atmosphère d’échange scientifique et culturel entre experts et professionnels dans ce domaine, le palais Ahmed Bey a abrité, samedi et dimanche, la sixième édition de la rencontre des musées nationaux.
Intitulée «L’ethnographie du patrimoine culturel et ses dimensions africaines», cette manifestation, organisée en solidarité avec le peuple palestinien qui subit depuis le mois d’octobre une vaste guerre d’extermination, a permis au public, notamment les écoliers, de découvrir, une importante exposition muséale, animée par 15 participants, dont 12 musées.
Parmi ces derniers, on a noté la présence du centre d’interprétation à caractère muséal du costume algérien traditionnel et des traditions populaires, le Centre des arts et de la culture palais des Raïs, ainsi que le centre des arts et des expositions.
Les collections et les objets présentés par les participants, venus des wilayas de Médéa, Tébessa, Khenchela, Tlemcen, Alger, Sétif, et Constantine, ont émerveillé le public constantinois et les élèves présents sur place. «Chaque établissement a exposé sa collection muséale, mettant en valeur la diversité des pièces, exprimant la richesse de l’histoire et de la culture algérienne. Je cite à titre d’exemple le temple d’El Hofra à Constantine, méconnu par de nombreux visiteurs.
Ces derniers ne savent pas où il se trouve exactement. C’est pourquoi nous ciblons également les enfants auxquels nous devons inculquer l’amour de l’histoire et l’importance du patrimoine qui représente notre identité.
En marge de cette exposition, des ateliers destinés aux écoliers ont été organisés par les musées invités. Une journée d’étude a été également envisagée dans le programme de cette manifestation le 26 novembre», a déclaré Meriem Guebaïlia, directrice du Musée des arts et des expressions culturelles traditionnelles palais Ahmed Bey de Constantine. Cette dernière a souligné que le thème de la journée d’étude porte sur l’ethnographie algérienne et ses dimensions africaines débattues par des chercheurs universitaires et professionnels du secteur.
Évoquant toujours l’ethnographie, notre interlocutrice a révélé que le savoir-faire de la fabrication du tapis traditionnel est au centre de l’intérêt des experts lors des débats. La signification de chaque couleur et chaque symbole a été expliquée aux présents. Ce tapis existait à un moment donné et il reste jusqu’à présent, selon ses dires, un moyen de communication. «Des artisanes algériennes sauvegardent toujours cette tradition et assurent sa transmission d’une génération à une autre», a noté Mme Guebaïlia.
Histoire et traditions d’un peuple
Dans la même perspective de l’interprétation des symboles, Chadia Khalf Allah, directrice du musée public national de Sétif, estime que cette rencontre se veut comme une opportunité, non seulement pour échanger les connaissances entre professionnels, mais surtout pour faire le point sur les lacunes enregistrées, afin de pouvoir s’ouvrir sur d’autres horizons.
D’ailleurs dans son intervention, Chadia Khalf Allah évoque «la symbolique africaine dans les collections muséales, notamment les objets en pierre, en céramique ou autres, datant depuis la préhistoire jusqu’à l’ère ottomane».
La visée envisagée de Mme Khalf Allah est d’extérioriser la relation entre le patrimoine algérien et le reste du continent africain. La brigade régionale de la protection du patrimoine culturel de la Gendarmerie nationale a été conviée à cet événement, afin de s’étaler sur l’importance de son rôle et ses interventions sur terrain pour la préservation et la sauvegarde des richesses nationales.
L’événement tant apprécié a permis de mettre en valeur le patrimoine matériel et immatériel, fournissant de par les photos des pièces archéologiques exposées, des informations sur l’histoire et les traditions d’un peuple. Les informations communiquées ont été qualifiées par les présents de précieuses.
Certains affirment que ce genre d’expositions «inspire la créativité et la réflexion, aidant à comprendre l’importance et l’utilité de préserver le patrimoine pour les générations futures. Cette préservation peut avoir un impact positif sur la société de plusieurs façons.»