Situation économique de l’Algérie : Les bons points de la Banque mondiale

23/05/2024 mis à jour: 00:20
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Le rapport sur la situation économique de l’Algérie a été présenté par des experts de la BM au siège du Cread - Photo : D. R.

Pour 2024, le rapport prévoit un ralentissement temporaire de la croissance qui sera suivi d’une reprise robuste en 2025. Ainsi, la croissance globale du PIB atteindrait 2,9% en 2024 et repartirait à 3,7% en 2025 à mesure que la production pétrolière et la production agricole se redresseraient.

La Banque mondiale (BM) souligne dans son dernier rapport semestriel, consacré à la situation économique dans notre pays, le dynamisme de l’activité économique en Algérie, dont le PIB a enregistré une nette hausse, tirée par les solides performances des secteurs hors hydrocarbures et celui des hydrocarbures. Le rapport relève, en outre, une baisse de l’inflation en 2024 par rapport au pic enregistré en 2023.

«La croissance de l’Algérie a été robuste en 2023, et l’inflation a commencé à décélérer. (…) Alors qu’elle était à 9,3% en 2023, l’inflation a ralenti à 5,0% en glissement annuel au premier trimestre 2024, dans un contexte de baisse soutenue des prix des produits alimentaires frais, de dinar fort et de baisse des prix à l’importation». La croissance du PIB «s’est également accélérée pour atteindre 4,1%, soutenue par celle du secteur des hydrocarbures, la production de gaz naturel ayant compensé les réductions successives des quotas de production de pétrole brut», indique la BM.

Le rapport souligne par ailleurs que «la croissance du PIB hors industries extractives a atteint 3,7%, la croissance de l’investissement s’étant accélérée, soutenue par une reprise marquée de l’investissement public, et entraînant une hausse des importations. La consommation privée est restée dynamique, stimulée par la hausse des salaires dans le secteur public et stimulant les secteurs fournissant les ménages».

L’activité économique a été stimulée selon les données de la BM par «une consommation privée dynamique et une forte croissance de l’investissement, alimentant une augmentation marquée des importations».

Production record de gaz

Le rapport souligne de plus que «la production d’hydrocarbures a été soutenue par une production record de gaz naturel, compensant la baisse de la production de pétrole brut due aux réductions volontaires des quotas de l’OPEP». Ainsi, selon la BM «bien que le prix du gaz naturel algérien exporté ait baissé par rapport à son sommet de 2022, il demeure élevé et soutient les recettes d’exportation d’hydrocarbures, malgré la baisse des prix du pétrole».

Après avoir atteint un sommet au second trimestre 2022, «le prix de référence du pétrole algérien est passé de 103,8 dollars en 2022 à 83,6 dollars en 2023, malgré des prix plus élevés au second semestre 2023, ce qui a motivé des réductions successives des quotas pour soutenir les prix», note le rapport.

La BM rappelle que les prix du gaz naturel «se sont décuplés des prix du pétrole à la mi-2022 dans un contexte d’augmentation de la demande européenne avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, de renégociation des contrats de livraison à long terme et de ventes supplémentaires sur les marchés au comptant.»

Les prix du gaz ont ainsi atteint, souligne le rapport, un pic au quatrième trimestre 2022 et ont diminué en 2023 mais restent bien au-dessus de leurs niveaux de 2021, «tandis que le ratio entre les prix à l’exportation du gaz et les prix décalés du pétrole est désormais plus élevé qu’en 2019, ce qui suggère que les contrats d’approvisionnement en gaz de l’Europe génèrent désormais des prix à l’exportation plus élevés».

Malgré la baisse des prix mondiaux des hydrocarbures et l’augmentation des importations, qui ont entraîné une contraction de la balance commerciale, les réserves de change du pays ont continué à augmenter, atteignant un niveau confortable de 16,1 mois d’importations à la fin de l’année 2023 souligne le rapport.

La BM fait ressortir sur un autre plan l’importance des réformes récentes et la nécessité d’accélérer la diversification en soutenant les investissements privés dans les secteurs hors-hydrocarbures. Pour le Banque mondiale «le renforcement de ces efforts est crucial, car l’investissement public, autrefois moteur de la croissance de l’Algérie, est contraint par la croissance des dépenses courantes».

Pour 2024, le rapport prévoit un ralentissement temporaire de la croissance qui sera suivi d’une reprise robuste en 2025. Ainsi, la croissance globale du PIB atteindrait 2,9% en 2024 et repartirait à 3,7% en 2025 à mesure que la production pétrolière et la production agricole se redresseraient.

Le rapport note cependant que «des dépenses publiques élevées et la croissance des importations, combinées à une modération des exportations d’hydrocarbures, pourraient exercer une pression croissante sur les équilibres budgétaires et commerciaux. De plus, des incertitudes importantes demeurent quant aux prix mondiaux des hydrocarbures et aux conditions climatiques».

«Pour une croissance diversifiée»

La BM relève également  dans son rapport «l’importance d’améliorer la disponibilité, la granularité et la publication en temps opportun des données économiques officielles, notamment en ce qui concerne l’activité, les investissements et le marché du travail».

Tout en soulignant qu’en «2022 et 2023, les autorités algériennes ont accéléré les efforts de numérisation et ont placé le renforcement des systèmes de données au rang de priorité nationale», la BM indique que «les systèmes de données améliorés soutiendraient le passage vers une budgétisation axée sur les résultats et l’élaboration de politiques fondées sur des données probantes».

Cette démarche permettrait également de fournir selon la BM «des données économiques précises et exhaustives aux chercheurs et analystes, aux investisseurs nationaux et internationaux potentiels, ce qui atténuerait l’incertitude économique et favoriserait l’investissement».

La BM insiste notamment sur «l’importance stratégique des données pour éclairer les politiques publiques et le potentiel des sources de données alternatives pour suivre en temps réel les développements économiques en Algérie. Ces sources, telles les données satellitaires sur l’éclairage nocturne et le développement des cultures, ou les mouvements des navires dans les ports algériens, permettent d’affiner le suivi de l’activité économique», selon la BM. 
 

 

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