Djillali Khellas, l’auteur algérien qu’on ne présente plus, après la trilogie successive intitulée Zaman El Ghirbane (Le temps des corbeaux), Leilat El Katala (La nuit des assassins) et Horath El Bahr (Les laboureurs de la mer), sort un nouveau roman Aradjoul aladi yaktoub ala rahatihi (L’Homme qui écrivait sur sa main).
Cela vient de paraître, toujours chez son fidèle éditeur Casbah Editions. Une preuve que Djillali Khelllas reste toujours prolixe. Cet auteur, à 69 ans, demeure animé par une passion quotidienne d’écrire et décrire. Des visiteurs ou plutôt des fidèles lecteurs sont venus spécialement d’Aflou et de Biskra pour acheter son nouveau roman Aradjoul aladi yaktoub ala rahatihi (L’Homme qui écrivait sur sa main), échanger avec lui et prendre des selfies avec lui.
A propos du retour du Salon international du livre d’Alger, il enthousiasmera : «D’abord, voir le nombre de visiteurs qui s’intéressent à mes romans, c’est réconfortant et encourageant. Cela permet de jauger la température des visiteurs du SILA 2022. Je ne vous cache pas que je suis émerveillé de voir tous ces gens, ces lecteurs s’intéressant au livre et ce, après plus de deux ans d’absence du Salon international du livre, à Alger...»
« L’écriture est essentielle pour le progrès des peuples »
Répondant à une question portant sur «l’ersatz» du livre, les nouvelles extensions numériques et électroniques, Djillali Khellas, observera : «Je crois que les Algériens peuvent reprendre la lecture du livre en papier. Je ne suis pas contre les vidéos de Youtube, les posts de Facebook ou les photos d’Instagram. Je voudrais seulement qu’on s’intéresse au livre en papier. Car l’écriture est essentielle pour le progrès des peuples… Je vous informe que les éditeurs anglais ont déclaré que le livre en papier est en progression avec un de taux de 14%. Tandis que le livre numérique a régressé de 10%. N’oubliez pas que le Royaume-Uni est le premier producteur du livre… ».
Djillali Khellas, 69 ans, - dont les romans ont déjà été traduits dans la langue de Goethe, Dante, Tolstoï ou encore celle de Cervantès - Une mer de mouettes (1995) traduit récemment en espagnol -, est toujours vert démentant la gérontologie. Il écrit toujours comme l’indique le titre de son nouvel ouvrage L’Homme qui écrivait sur sa main. Toujours le cœur sur la main, généreusement générateur et productif. Toujours faisant bouger les lignes… de la main courant(e) de sa plume. L’idée de L’Homme qui écrivait sur sa main date d’il y a une année et demi.
Le décor de son histoire est planté dans les années 1990. La décennie noire, rouge, sanglante en Algérie. Et pitch exactement ? On est à Bouzaher, dans la wilaya d’Aïn Defla. Un écrivain célèbre est victime d’un attentat terroriste, heureusement ayant avorté. L’assaillant le rate. Cependant, il tombe dans le coma. Le choc a été pour lui tellement terrible qu’il se réveille à l’hôpital de Bab El Oued, à Alger, souffrant, selon le Pr Abdelhah, d’une dépression nerveuse très grave. Ayant quitté l’hôpital, tout le monde l’évite, le fuit. C’est un calvaire total pour son père, Mohamed Lakhal, ancien moudjahid, convaincu que le mal rongeant son fils est incurable, décide de le venger. Surtout que les gendarmes croient l’avoir sauvé en éliminant le terroriste. On ne trouvera aucun commanditaire.
Les traumatismes de la post-guerre civile
L’auteur de l’attentat perpétré contre l’écrivain, abattu, ne portait aucun document sur lui. Mohamed Lakhal, après de nombreuses visites aux gendarmes - qui ont sauvé son fils unique, Djamel Lakhal -, trouve qu’ils tergiversent, patinent, ne trouvent pas de fil conducteur. Alors, ce père entreprendra son investigation personnelle, en quête de vérité. Salem, son fils adoptif, donc frère de Djamel, et un ami à lui, Saïd, l’aiguillent, une information.
Un policier déserteur, Hamid Ketfi, et cheikh Hamdoun, adjoint du maire d’Alger, issu des élections remportées par le parti islamiste en 1990, sont les commanditaires de l’attentat commis contre Djamel Lakhal. Malgré cela, le père affine son enquête. Il se rend à Alger, rencontre son ami, un ancien commissaire divisionnaire de police, Mouloud, un ancien moudjahid comme lui, qui lui révélera que Hamid Ketfi avait été radié des effectifs de la police.
Une enquête des services de sécurité avait été diligentée pour connivence avec des terroristes. Pour Mohamed Lakhal, tout est clair. Hamid Ketfi et son complice, cheikh Hamdoun, sont les commanditaires de l’attentat raté contre son fils Djamel. Alors, il intégrera les milices des patriotes et renoue des relations approfondies avec les officiers de l’ANP (Armée nationale populaire) pour se faire justice.
Son fils adoptif Salem le soutient. Ensemble, ils tuent Hamid Ketfi et deviennent, à leur tour, des meurtriers, des assassins… Mais Salem, miné par la peur, prend la mer pour un exil, en Italie, sans retour. Mohamed Lakhal, avec l’aide des militaires de l’ANP, réussira à liquider Cheikh Hamdoun qui avait rejoint les groupes armés du GIA (Groupe islamique armé) dans les monts Chréa ( Blida)... Un jour, rendant visite à son fils Djamel à l’hôpital, lui et sa femme, sont abattus par des motards inconnus. Meurtri, Djamel, surgissant des profondeurs de son abyme dépressif… ».
Djillali Khellas/
« Aradjoul Aladi Yaktoub Ala rahatihi (L’Homme qui écrivait sur sa main )/
Casbah éditions
446 pages
Prix : 1000 DA
https://casbah-editions.com/
https://fr-fr.facebook.com/casbaheditions/
Photo de la couverture : tableau
Tourmente de Tahar Ouamane