L’artiste peintre Sid Ahmed Hamdad expose ses œuvres, jusqu’au 12 septembre, à la galerie Mohamed Racim à Alger.
Sid Ahmed Hamdad fait partie de ces êtres qui surfent entre la littérature et les arts plastiques avec aisance. En effet, si à coup d’alphabet et de phrases, il met du noir sur du blanc, il marque aussi les toiles avec beaucoup de professionnalisme. Tout comme la littérature, la peinture le suit dans la vie. Deux disciplines, certes, différentes mais qu’il affectionne particulièrement. Ayant plus d’une corde à son arc, il est aussi scénographe et chercheur dans le domaine du patrimoine matériel.
Ainsi, l’artiste peintre Sid Ahmed Hamdad, qui n’est pas à sa première exposition de peinture, a voulu présenter au public un travail, étalé sur 58 ans de carrière. Il a d’ailleurs intitulé son exposition «Rétrospective de 965 à 2023». A ce propos, il nous confie que comme il préparait cette exposition avec des œuvres récentes et quelques autres moins récentes, il a décidé d’incorporer, pour la première fois, quelques anciennes œuvres des années 60 et 70, qu’il a gardées dans sa collection personnelle.
«C’est la première fois, dit-il humblement, que je fais une exposition rétrospective avec 33 œuvres ; celle-ci, le hasard a voulu qu’elle soit de 1965 à 2023». A travers cette exposition, l’artiste peintre donne un large aperçu de l’évolution de son inspiration et de sa technique sur plus de 58 ans de peinture.
Pour notre interlocuteur, l’exposition en question révèle entre autres les différentes étapes que «j’ai traversées dans ma vie de lycéen, d’étudiant, puis celles vécues dans ma vie d’adulte posant un regard parfois critique parfois mystique, parfois glorifiant de notre histoire. Un regard souvent, aussi, fasciné par la beauté de mon pays».
Les 33 œuvres présentées sont à la fois agréables, accrocheuses et expressives. En effet, le regard est saisi par cette profusion de formes, de volumes et de couleurs. Le style de Sid Ahmed Hamdad s’est personnalisé au fil de ces cinq dernières décennies. Le figuratif et la peinture à l’huile sont bien ancrés chez lui. Quant à sa palette, elle s’annonce équilibrée avec une préférence pour les couleurs chatoyantes. La plupart des toiles racontent un état d’âme, une tranche de vie ou encore un ressenti.
On retrouve entre autre dans cette sélection de toiles, «Feu de la vie», «Femmes au haïk», «Drame palestinien», «Le port de Cherchell», «Le cana», «Le targui et les fresques préhistoriques», «Les ruines de Mansourah», «Coucher du soleil de la Méditerranée», «Le chamelier» et le «Ghardaïa», «Tassili».Sid Ahmed Hamdad a débuté dans la peinture en 1964, sous la houlette du maître espagnol Carlos Alberto.
Il fut son élève jusqu’en 1968. Sous l’œil bienveillant de son professeur, il participa à trois expositions collectives, deux en 1965, et une en 1967. A partir de 1969, il quitta le maître pour faire des études supérieures, et créa son propre atelier. Un atelier qui le suivit, d’abord au cours de ses études à Oran et Boumerdès, puis au cours de sa vie professionnelle chez lui à Sfisef, à Sidi Bel Abbès et en France de 2001 à 2003.
Ses activités artistiques lui valurent d’être porté sur le dictionnaire biographique «Les Artistes algériens de 1917 à 1999», du regretté Mansour Abrous. Sa formation d’ingénieur d’Etat à la retraite lui a permis d’investir dans le champ de l’écriture, validée d’une recherche académique, d’ouvrages traitant d’histoire et d’archéologie.
Parmi ces dernières citons entres autres Amazighs, Djebel Robba, Mythe et Réalité et Sur les traces de la religieuse Robba. En somme à travers cette exposition de peintre intitulée «Rétrospective de 1965 à 2023», Sid Ahmed Hamdad a essayé de partager des œuvres qui lui ressemblent : lumineuses et vibrantes. C’est une exposition qui se laisse voir et apprécier. Et qui mérite que l’on s’y attarde de plus près.