Vingt-neuf années après son introduction comme matière facultative dans le système scolaire, la langue amazighte progresse en dépit de certains obstacles d’ordre bureaucratique», a déclaré en substance Si El-Hachemi Assad, secrétaire général du Haut Commissariat à l’amazighité (HCA), en marge de la célébration, à Tiaret, du 20e anniversaire du décès du premier président du HCA, Mohand Idir Ait Amrane.
Questionné sur l’enseignement de cette langue nationale qu’a consacré la Constitution, le secrétaire général du HCA explique que l’institution qu’il dirige «est en train d’identifier les problèmes tant pédagogiques que bureaucratiques», bien que, reconnaît-il «il y a une volonté politique et une stratégie visant sa généralisation progressive dans les grands pôles urbains». «Jusque-là, 11 postes budgétaires ont été ouverts et 570 élèves sont concernés à Tiaret, Sougueur, Frenda, Ksar Chellala, Medrissa, Dahmouni et Mahdia», a fait savoir Salah Bendada, directeur de l’éducation de Tiaret.
Cela intervient en marge des festivités liées au 70e anniversaire de la glorieuse Révolution de Novembre 1954 dans un collège portant le nom du défunt Mohand Idir Ait Amrane, celui qui a été un militant infatigable de la cause nationale et de Tamazight. Idir Ait Amrane au-delà de son rôle dans l’éveil nationaliste et dans la promotion de Tamazight, voire célèbre par son œuvre Ekker Emis umazzigh, a été un homme qui a marqué de son empreinte le monde éducatif à Tiaret pour avoir été son directeur d’académie.
L’institution que dirige Si El-Hachemi Assad placée sous l’autorité de la présidence de la République a «beaucoup fait pour la promotion de cette langue qui bénéficie d’une volonté politique claire et s’appuie sur une stratégie visant à s’associer à d’autres notamment le ministère de l’Education nationale», dira Si El-Hachemi Assad qui ajoute que «face au constat, le HCA continue de coordonner et interagir pour privilégier un travail collégial avec le ministère de l’Education qui l’a associé dans une feuille de route».
En amont, «il existe des compétences formées dans de grandes écoles, le cadre réglementaire et la volonté» bien que «subsistent des réticences de par le caractère facultatif de son enseignement». «L’enseignement de Tamazight reste, la responsabilité de tout le monde, car elle constitue une plus-value pour l’unité de la nation», plaide encore le responsable du HCA qui précise qu’à leur niveau, «on ne fait pas dans la précipitation, car cette situation est due à son enseignement facultatif, alors qu’elle devait s’inscrire selon la loi d’orientation scolaire».
En perspective, Si El-Hachemi Assad parle de «Tamazight à l’horizon 2038». «Tamazight n’est pas pour une région ou pour des variables linguistiques et sa généralisation sera progressive», explicite le président du HCA qui fait part d’«un travail de valorisation d’œuvres littéraires en 14 variantes et édition de 20 nouvelles œuvres présentes d’ailleurs en marge du Salon international du livre d’Alger du 6 au 16 novembre».