L’enclavement dont souffre la wilaya de Guelma est dû à l’état catastrophique des anciennes routes et la léthargie qui s’est installée dans la prise en charge des projets de dédoublement des routes stratégiques de cette région. Le seul responsable de la situation est la direction des travaux publics (DTP).
Voilà en substance le message clair et net qu’ont transmis, lundi dernier, les membres de l’APW de Guelma, appuyés par le wali, Mme Houria Aggoune, lors de la 4e session ordinaire de cette assemblée. «Je leur donne entièrement raison. La situation est catastrophique. Que font vos services ?», a enfoncé la cheffe de l’exécutif encore plus le DTP.
En effet, c’est un secret de polichinelle, encore un autre, que viennent de dénoncer les membres de l’APW. Et comment il en serait autrement puisque les usagers de la route dans cette wilaya réfléchissent à deux fois avant de se diriger vers les wilayas limitrophes telles Annaba, avec 1h 30 de route pour 60 km et Constantine (3 heures) pour une distance de 106 km.
Bien évidement, l’état de dégradation avancée des routes nationales, chemins de wilaya (CW), chemins communaux (CC) et autres routes non classées se fait encore plus ressentir par les automobilistes et camionneurs en période hivernale. Ainsi, si l’on se réfère au rapport de la commission de l’aménagement du territoire et du transport présenté lors de cette session «la wilaya de Guelma est traversée par 293,4 km de routes nationales soit 8 routes au total, dont plus de 200 km ne sont pas dédoublés comme le sont d’autres wilayas limitrophes. 421 km de CW, dont 18% sont dans un état dégradé et enfin 1917 km de chemins communaux, dont 43% ne sont pas goudronnés».
En effet, il est question ici du dédoublement des axes routiers qui devraient relier Guelma aux wilayas d’Annaba, Constantine, Souk Ahras, Oum El Bouaghi, El Tarf et Skikda. Mais encore, du projet de la pénétrante Guelma- autoroute Est-Ouest, sur 25 km, en léthargie depuis de longues années, dont El Watan a fait échos dans de précédentes éditions.
Dans un autre volet, tout aussi important, les routes qui desservent les nouveaux pôles urbains tels la nouvelle ville de Hadjer El Mengoub (commune de Belkheir) de 5400 logements, soit au minium 17 000 habitants, n’est dotée que d’une seule petite route qui y mène sur 7 kilomètres, comme l’ont évoqué avec insistance les intervenants lors des débats.
Évidemment, la situation d’enclavement de certaines régions de la wilaya de Guelma a des conséquences néfastes sur le développement dans les secteurs industriel, touristique ou commercial. Tout cela cause des pertes à la wilaya faute de routes appropriées et une DTP à la hauteur de ses missions. «Guelma est pénalisée. Les investisseurs et encore moins les commerçants voire les transporteurs de marchandises s’enquièrent au préalable de l’état des routes. Ils renoncent à venir dans la wilaya. Même le transporteur demandera le double pour le même trajet vers une autre wilaya dont l’état des routes est irréprochable», s’accordent à révéler les intervenants.
Quoi qu’il en soit, le directeur des travaux publics de la wilaya n’a pas manqué de répondre «aux assauts» mais contre toute attente il surprendra en se dédouanant. «Je ne suis là que depuis deux ans. Lorsque j’ai été installé à Guelma, j’ai trouvé cette situation. Pour la pénétrante vers l’autoroute Est-Ouest je ne suis pas responsable, c’est l’agence des autoroutes qui est chargée de ce dossier», a-t-il dit.