Session extraordinaire de l’APC de Constantine : Des débats houleux et des altercations verbales entre les élus

04/09/2023 mis à jour: 03:21
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La relation entre le maire et ses opposants tend vers le pourrissement - Photo : Archives / El Watan

La déclaration du P/APC au sujet du blocage de l’assemblée et son lien avec le retard dans les projets du PCD a poussé 18 élus à annoncer leur démission des commissions.

Le budget supplémentaire de la commune de Constantine a provoqué un débat houleux entre les élus, lors de la session extraordinaire de l’APC du chef-lieu, tenue dimanche 3 septembre au siège de l’Hôtel de Ville.

Tout a commencé quand le maire a demandé au directeur des affaires financières de la commune (DAF) d’expliquer les quelques rectifications apportées dans le budget supplémentaire, en insistant qu’il ne s’agit pas d’erreurs ou autres.

Une manière de rejeter, voire de démentir au préalable les accusations de l’opposition, qui dénonce «une mauvaise gestion».

Les opposants farouches au maire ont saisi cette occasion en voulant débattre les détails des points à rectifier, causant «le rejet du budget par la direction de l’administration locale (DAL)».

Pour rappel, il était question «d’une faute dans le taux de 3 et 4% accordé aux associations, le prélèvement et le transfert de 7,08% des recettes du fonctionnement aux recettes des équipements, ce qui va à l’encontre de la décision ministérielle déterminant ce taux à 10%, ainsi qu’une erreur d’inscription de la subvention d’équilibre de 980 millions de centimes au lieu de 2,9 millions de centimes, dont a bénéficié la commune.

Et le dernier point vise l’ambiguïté enregistrée concernant la réservation d’un budget de 21 milliards de centimes.» Le DAF a été apostrophé après chaque explication par les élus opposants, qui l’ont accusé implicitement, mettant en doute les compétences de l’administration communale.

Le débat a vite dégénéré, se caractérisant par des altercations verbales au sein de l’assemblée, lorsque le maire a demandé au DAF de terminer les points programmés par ses services dans l’ordre du jour et passer au vote pour approbation.

«Nous ne sommes pas ici pour jouer, il s’agit d’un budget et non pas de la rigolade. C’est notre droit d’être informés des moindres détails et mener un débat avant le vote. Vous êtes obligés de nous écouter et de nous répondre», ont lancé certains élus dans un vacarme indescriptible.

Un autre membre de l’assemblée renchérit : «Avant d’établir un budget communal, parlez-nous des dettes de la commune. Parlez-nous aussi de l’annexe 37 qui détermine les dettes de la commune et pourquoi elles n’ont pas été évoquées pour être débattues dans le budget. Vous allez comparaître devant la justice pour ça.»

Le taux de la discorde

Les contestataires ont même fustigé les élus qui ont approuvé les points proposés par la direction des finances sans être débattus. «Vous allez tous rendre des comptes un jour», ont-ils scandé en pleine session, avant que le DAF ne quitte la salle de l’assemblée.

Après quelques minutes de calme, d’autres altercations verbales ont été provoquées dans le volet du patrimoine communal, après avoir évoqué la liste des locataires, puis le pourcentage de la commune tiré des bénéfices de la Sogral (Société de gestion des gares routières d’Algérie) qui gère la gare routière Est Sahraoui (ex-SNTV).

Des escarmouches entre élus, échangeant les accusations à tout bout de champ, ont été évitées de justesse. A la fin, le P/APC a voulu jouer le rôle du fédérateur pour apaiser les esprits.

«Contrairement à ce qui a été publié sur les réseaux sociaux, durant deux mois nous avons enregistré un avancement de 70% dans les programmes du Plan communal de développement (PCD). Le retard enregistré est lié au blocage qui a marqué l’assemblée pendant des mois», a déclaré le maire Charaf Bensari avant de clôturer la session.

Cette déclaration était comme de l’huile jetée sur le feu, poussant 18 élus à annoncer leur démission de toutes les commissions et de l’exécutif de l’APC.

«Nous allons rester uniquement membres dans l’assemblée, car le maire refuse de remettre aux commissions les dossiers des différents points, dont ceux liés aux finances et au patrimoine. Les commissions n’ont aucun détail sur les projets», ont déclaré les opposants à l’unanimité, affirmant être mis à l’écart et n’être informés d’aucun détail des points débattus lors des assemblées.

«En tant que membre de la commission de l’environnement, je n’étais pas convoqué ou informé pour les projets programmés depuis le Ramadhan de l’année 2022», a ajouté Abdelghani Messai, élu du MSP.

Par ailleurs, plusieurs points du secteur des réalisations concernant, entre autres, les aménagements des routes et la réhabilitation du réseau d’assainissement de certains immeubles ont été approuvés lors de la session.

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