Service de désintoxication de Blida : Une planche de salut pour les toxicomanes

29/05/2023 mis à jour: 01:53
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Une structure pour la prise en charge des toxicomanes - Photo : D. R.

La structure est considérée comme le premier espace médical au niveau national dédié au traitement des toxicomanes.

Le service de prévention et de soins destinés aux toxicomanes du Centre hospitalo-universitaire (CHU) Frantz Fanon de Blida est considéré comme une planche de salut pour les intoxiqués en quête de sevrage de leur addiction aux drogues et une chance pour un nouveau départ dans la vie, loin des erreurs du passé.

Premier espace médical au niveau national dédié au traitement des toxicomanes, ce service accueille des personnes addicts aux diverses drogues, issues de différentes wilayas, en dépit de l’ouverture, ces dernière années, de services similaires dans d’autres wilayas (Oran, Tizi Ouzou et Constantine). 

Le service, ayant acquis une grande réputation dans le domaine de traitement de l’addiction au vu de l’expérience pionnière de son personnel médical, subit une forte pression en raison de malades des différentes wilayas qui s’y rendent pour se soigner.

Afin de faire face à cette forte affluence, le staff médical oriente les patients vers les centres de désintoxication les plus proches de leurs wilayas respectives, à l’exception des addicts aux drogues dures, dont l’état de santé nécessite un séjour pour une certaine période, vu que le service de Blida est le seul à assurer cette prestation, selon les explications du médecin généraliste spécialisé en addictologie auprès de ce service, Dr  Rachida Ouchaâlal.

«De nombreux toxicomanes se présentent de leur plein gré à ce centre, ouvert depuis 1996, pour se faire soigner et entamer un nouveau départ dans leur vie», a souligné la praticienne, expliquant cette quête par «la dégradation de leur santé et de leur situation matérielle et sociale», a-t-elle dit, signalant que «la majorité des personnes intoxiquées sont tombées dans le monde de la drogue à l’adolescence». Dr Ouchaâlal a cité, parmi les maladies les plus fréquentes affectant les toxicomanes et qui les poussent à vouloir se désintoxiquer, l’hépatite virale et le Syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA), touchant notamment les consommateurs de drogues injectables.

D’autres souhaitent se désintoxiquer pour cause de problèmes familiaux ou de difficultés financières, dont l’accumulation de dettes. Pour cette spécialiste, la consommation des drogues est essentiellement due à des problèmes familiaux vécus par le malade, outre l’inconscience et l’ignorance des risques liés aux drogues chez les adolescents, ou, tout simplement, la curiosité et l’envie d’essayer.

Cette spécialiste en addictologie a relevé, à ce titre, une hausse du nombre de collégiens et de lycéens parmi les toxicomanes soignés ces dernières années au niveau de son service, appelant les parents à la vigilance et à surveiller tout changement dans le comportement de leurs enfants, notamment s’ils présentent des signes d’anxiété, de nervosité excessive, de violence, ou s’ils constatent une baisse de leurs résultats scolaires, une hausse de leurs besoins en argent ou souffrent d’insomnies, qui sont tous des symptômes d’un début d’addiction aux drogues.

La prise en charge psychologique, une étape capitale dans la cure :

Pour le médecin résident, Adel Terbag, «l’accompagnement psychologique est l’étape la plus importante dans la cure de désintoxication», notant que «la disparition des symptômes de sevrage, généralement d’une durée d’une semaine à dix jours au maximum, ne signifie pas que le toxicomane s’est rétabli de son addiction, mais que celui-ci a commencé son parcours de guérison, qui durera plusieurs années et dépendra en grande partie du volet psychologique».

Dr Terbag a également souligné le rôle de la famille et de l’entourage du toxicomane, dans le soutien de ce dernier, en l’encourageant, constamment, à se surpasser pour sortir de sa dépendance aux drogues.

Il existe, néanmoins, une catégorie de toxicomanes, selon le même médecin, dont la santé et l’état psychologique nécessitent un séjour au sein du service durant la période de sevrage pour une période de 15 à 20 jours avant de le quitter, à condition de s’engager au respect des rendez-vous de suivi et de contrôle médical (hebdomadaires ou mensuels), tandis que d’autres malades sont suivis régulièrement par des médecins traitants.

Parmi les cas admis, nous avons rencontré un jeune homme de 24 ans, disant au revoir à sa mère et à sa petite sœur, avant de rejoindre le service pour une cure de désintoxication. 

«Je me sens plein d’espoir à l’idée de commencer ma cure, après 12 ans de dépendance à la drogue», a-t-il indiqué, expliquant sa décision d’arrêter par la dégradation de son état de santé, suite à son infection par l’hépatite virale et aussi pour «préserver la réputation» de sa famille, a-t-il dit.  

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