Les indices de référence du brut pointent à la hausse depuis des semaines en raison des attentes selon lesquelles l’offre se resserrera davantage, en dépit de l’augmentation modérée de la production Opep+.
La demande demeure haussière, le variant Omicron n’ayant pas réellement affecté la consommation dans les principales économies.
Le West Texas Intermediate a atteint hier un nouveau sommet en sept ans à près de 91 dollars le baril, se dirigeant vers un bond de plus de 4% cette semaine. Le Brent a bondi de 18% depuis le début de l’année et les banques, dont Goldman Sachs Group Inc., prévoient qu’il atteindra les 100 dollars.
Les investisseurs ont exprimé, selon Bloomberg, des doutes quant à la capacité de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et de ses alliés à réaliser pleinement leurs plans d’augmentation de la production. Par ailleurs, le marché s’inquiète de la situation en Ukraine, dans un contexte de fortes tensions entre la Russie et les pays occidentaux. Les tensions géopolitiques en Europe de l’Est et au Moyen-Orient ont alimenté les gains importants du pétrole qui ont fait bondir les contrats à terme sur le Brent et le WTI cette année.
L’ énorme tempête hivernale qui a balayé jeudi le centre et le nord-est des Etats-Unis, causant notamment des coupures l’électricité et des difficultés de déplacement, a également contribué à faire grimper le pétrole américain au-dessus de 90 dollars pour la première fois depuis 2014. Les analystes soulignent qu’un temps froid prolongé pourrait affecter la production au Texas, exacerbant les tensions sur les marchés mondiaux du brut.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (OPEP+) ont convenu cette semaine de s’en tenir à des augmentations modérées de 400 000 barils par jour (bpj) de la production de pétrole, le groupe ayant déjà du mal à atteindre les objectifs existants et malgré la pression de les principaux consommateurs à augmenter la production plus rapidement.
A moyen terme, cependant, certains analystes s’attendent à ce que le marché pétrolier devienne excédentaire dès le prochain trimestre, ce qui contribuera à freiner la récente flambée des prix. Une analyse défendue par l’Opep+ qui joue la prudence et ne veut pas précipiter une hausse mal calculée de la production.
«Nous nous attendons à ce que la tendance séquentielle des prélèvements trimestriels sur les stocks mondiaux se transforme en accumulation de stocks dès le 2e trimestre 22 et se maintienne pendant les 15 à 18 prochains mois», ont déclaré les analystes de Citi Research dans une note rendue publique jeudi. Conoco Phillips a également signalé que les commerçants devraient s’inquiéter de la forte croissance de la production de pétrole aux Etats-Unis cette année et en 2023. Une croissance qui pourrait affecter les prix dans les prochains mois.