Une nouvelle personne est morte samedi dans des troubles à Dakar, portant à 16 le nombre de décès depuis la condamnation jeudi de l’opposant sénégalais Ousmane Sonko à deux ans de prison, a indiqué hier le ministère de l’Intérieur, cité par l’AFP.
Comme il note une «nette baisse des points de tension et des arrestations». «Beaucoup d’activités ont repris hier (samedi) soir et ce (dimanche) matin avec la fin de l’interdiction de la circulation des motocycles», a-t-il ajouté.
Des manifestations spontanées ont suivi jeudi la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko, candidat déclaré pour la présidentielle de 2024, et condamné à deux ans de prison ferme pour avoir poussé à la «débauche» une jeune femme de moins de 21 ans. Cette décision le rend pour l’heure inéligible. Ousmane Sonko crie depuis le début de l’affaire à un complot du président Macky Sall pour l’éliminer politiquement.
Samedi soir, des heurts ont éclaté dans certains points localisés de la capitale, de sa banlieue et dans le sud du pays, mais de bien moindre intensité que lors des deux premiers jours de contestation qui ont fait 15 morts officiellement. Les camps d’Ousmane Sonko et de Macky Sall se renvoient la responsabilité des violences.
Dans un communiqué rendu public hier, le Pastef, parti de O. Sonko, a condamné «la répression meurtrières des forces de défense et de sécurité» et accusé le pouvoir d’utiliser «des milices privées» pour «mater» les populations civiles. Il donne un bilan de 19 morts parmi les manifestants. Il exhorte les Sénégalais «à se défendre par tous les moyens et à riposter».
De son côté, le gouvernement a dénoncé les «actes de vandalisme et de banditisme», œuvre des partisans de O. Sonko soutenus par des «forces occultes», «des étrangers» venus «déstabiliser le pays» et le «plonger dans le chaos».