Le retour aux techniques de construction ancestrales et la maîtrise du savoir-faire dont se prévalaient les constructeurs des époques lointaines sont une condition essentielle dans toute démarche concernant un projet de restauration.
La maîtrise des techniques de construction anciennes et le recours aux nouvelles technologies de l’information et de communication sont nécessaires pour la préservation, la restauration et la valorisation du patrimoine bâti disséminé à travers le pays, ont estimé, jeudi à Médéa, des spécialistes dans le domaine de la restauration.
«Le retour aux techniques de construction ancestrales et la maîtrise du savoir-faire dont se prévalaient les constructeurs des époques lointaines sont une condition essentielle dans toute démarche concernant un projet de restauration», a affirmé l’architecte spécialisé dans la restauration Ahmed Akli, en marge du séminaire national de formation sur les biens culturels immobiliers, ouvert mercredi à la bibliothèque principale de lecture publique de Médéa.
«La parfaite connaissance des techniques et des matériaux utilisés dans la construction des monuments qui vont faire l’objet de restauration permet d’obtenir de bons résultats et de reproduire presque à l’identique le site ciblé», a-t-il expliqué.
Pour ce spécialiste qui a participé à la restauration du minaret de la mosquée «Lahmar», un lieu de culte érigé vers la fin du XVIe siècle, «le domaine de la restauration du patrimoine a besoin d’artisans détenteurs de ce savoir-faire ancestral, et la réussite de tout projet de restauration est tributaire de la disponibilité de ces artisans et de leurs capacités à fabriquer des produits ou des matériaux semblables à ceux utilisés il y a plusieurs siècles», a ajouté M. Akli.
Sauvegarde et de préservation des sites
Il a indiqué que «la restauration peut aider à faire renaître des métiers aujourd’hui disparus ou sur le point de l’être et permettre, également, le développement de métiers liés à cette activité, en assurant aux artisans des commandes pour réaliser des objets ou pour fabriquer des produits nécessaires dans les opérations de restauration».
Autant que la restauration qui vise à donner une nouvelle vie à des monuments ou des sites des époques anciennes menacés de disparition, l’introduction des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans la démarche de préservation de ces biens bâtis peut aussi jouer un rôle dans la promotion du patrimoine, a noté, de son côté, l’enseignant à l’Université de formation continue Zinnedine Sefadje.
Il a considéré que la digitalisation des plans de sauvegarde et de préservation des sites historiques ainsi que des établissements muséaux est en mesure de faciliter à la nouvelle génération d’accéder facilement à un patrimoine qu’elle méconnaît ou ne faisant pas partie de ses centres d’intérêt.
«Les TIC sont un outil de médiation à mettre à contribution» pour vulgariser et initier les citoyens, en particulier les jeunes, au patrimoine et ce qu’il symbolise, a fait savoir M. Sefadje, assurant que «les supports numériques modernes permettent de réconcilier le citoyen avec son patrimoine et de susciter en lui un engouement pour tout ce qui a trait à ce domaine».
A noter qu’une convention de partenariat a été signée, à l’occasion de ce séminaire, entre la direction de la culture et des arts et l’institut d’architecture et de l’urbanisme de l’Université Blida 1, organisateurs de l’évènement.
Le secteur de la culture s’engage, au terme de cette convention, à faciliter les conditions d’organisation de sorties au niveau de sites et monuments historiques au profit des enseignants et des étudiants de l’institut, et à octroyer aussi des permis pour mener des travaux de recherche, a expliqué la directrice de la culture et des arts, Salima Gaoua.
De son côté, l’institut d’architecture et de l’urbanisme prend en charge la formation du personnel de la direction, dans le domaine de la préservation et de la valorisation du patrimoine local, et participera à l’élaboration et à l’exécution des opérations d’inventaires et d’entretien des biens culturels immobiliers, a-t-elle conclu.