Un rapport de la Banque mondiale intitulé en anglais Finance and Prosperity 2024, analyse les évolutions et les vulnérabilités du secteur financier dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Il met ainsi en évidence «des divergences dans la résilience et la stabilité des secteurs financiers».
«Selon l’analyse de 50 pays - ce qui représente 93% du total des actifs bancaires dans les EMDE - 30% des secteurs financiers de ces pays seront exposés à des risques importants dans les douze prochains mois», note le rapport. Et pour cause, écrivent les auteurs de cette étude, dans la majorité des cas de ces pays, il n’existe pas de «cadre politique adapté ni de capacités institutionnelles suffisantes» pour relever les défis de la stabilité financière.
Le poids excessif de la dette publique dans les avoirs des banques nationales suscite l’intérêt des experts qui y voient une espèce de «talon d’Achille pour certaines économies», en particulier celles dont les politiques macroéconomiques sont jugées «moins rigoureuse» et qui sont en butte à des problèmes de viabilité de leur dette publique.
«Entre 2012 et 2023, l’exposition des banques à la dette publique a augmenté de plus de 35 %», a-t-on relevé. Ledit rapport recommande aux pays «d’accroître les réserves des banques bien en amont, de renforcer l’efficacité des filets de sécurité financière, de réaliser des tests de résistance».
En outre, il est précisé que les pays en développement devraient envisager d’introduire des exigences de divulgation de l’exposition des banques à la dette publique afin d’inciter celles-ci à une plus grande prudence face au risque et de favoriser la discipline de marché.
La BM affirme que cette édition approfondit deux sujets : le lien entre banques et dettes souveraines, et l’enjeu climatique pour le secteur bancaire. La Banque mondiale révèle que dans les marchés émergents et les économies en développement (EMDE), les prêts accordés par les banques pour des investissements climatiques «représentent moins de 5% de leurs portefeuilles cumulés, et que plus d’une banque sur quatre ne propose aucun financement en faveur du climat».
Selon ce rapport, le changement climatique devrait avoir un impact significatif sur les perspectives économiques et les résultats du développement dans les EMDE. De plus importants investissements sont donc nécessaires. Les banques de ces pays, indique-t-on, devraient donc jouer un rôle plus important pour combler le déficit de financements climatiques.