Selon les prévisions de la BM, dans 60% des économies, qui représentent ensemble plus de 80% de la population mondiale et du PIB mondial, la croissance sur la période 2024-2026 sera «plus lente» qu’au cours de la décennie pré-Covid.
La croissance mondiale devrait se stabiliser en 2024, pour la première fois depuis trois ans, rapporte la Banque mondiale dans sa dernière édition des Perspectives économiques mondiales la semaine dernière. «La croissance mondiale devrait se maintenir à 2,6% en 2024, avant de remonter légèrement à 2,7% en moyenne en 2025-2026», note un communiqué de la BM rendu public le 11 juin courant.
Cette institution de Bretton Woods fait remarquer qu’il s’agit là d’un «niveau bien en deçà de la moyenne de 3,1% enregistrée au cours de la décennie précédant la pandémie de Covid-19». Selon ses prévisions, dans 60% des économies, qui représentent ensemble plus de 80% de la population mondiale et du PIB mondial, la croissance sur la période 2024-2026 sera «plus lente» qu’au cours de la décennie pré-Covid.
Alors que dans l’ensemble des économies en développement, la croissance devrait «légèrement fléchir» par rapport à 2023, pour s’établir en moyenne à 4% en 2024-2025. Elle devrait «s’accélérer» dans les pays à faible revenu, pour atteindre 5% en 2024, contre 3,8% en 2023. Dans 75% d’entre eux, fait-elle observer, les perspectives de croissance pour 2024 ont été «revues à la baisse» par rapport aux prévisions établies en janvier.
Dans les économies avancées, la croissance devrait rester stable à 1,5% en 2024, avant de progresser à 1,7% en 2025. Le premier vice-président et économiste en chef du Groupe de la Banque mondiale, Indermit Gill, souligne que «quatre ans après les bouleversements provoqués par la pandémie, à laquelle ont succédé conflits, inflation et durcissement monétaire, la croissance économique mondiale donne des signes de stabilisation».
Prévisions «préoccupantes»
Cependant, a-t-on affirmé, elle n’a pas retrouvé ses niveaux d’avant 2020. Pire, les prévisions économiques sont encore «plus préoccupantes» pour les pays les plus pauvres du monde. Ces derniers sont toujours en proie à des difficultés telles que le service de la dette, les possibilités restreintes sur le plan des échanges commerciaux et de la survenue d’épisodes climatiques coûteux.
Quant aux économies en développement, la BM conclut qu’elles devront trouver des moyens d’encourager l’investissement privé, de réduire la dette publique et d’améliorer l’éducation, la santé et les infrastructures de base.
«Les plus pauvres d’entre elles — en particulier les 75 pays admis à bénéficier des financements concessionnels de l’Association internationale de développement — ne pourront pas y parvenir sans l’aide de la communauté internationale», a-t-elle considéré.
Et d’affirmer qu’ «une économie en développement sur quatre devrait rester plus pauvre cette année qu’elle ne l’était à la veille de la pandémie en 2019».
Enfin affichant l’indicateur important du niveau de vie, ce rapport note que «le revenu par habitant dans les pays en développement ne devrait augmenter que de 3% par an en moyenne jusqu’en 2026, soit une croissance bien inférieure au taux de 3,8% enregistré dans la décennie pré-Covid».