L’APW de Boumerdès a établi un rapport très critique sur le secteur du transport à travers la wilaya. Débattu cette semaine en session, le rapport ne s’est pas limité aux insuffisances.
Les élus ont émis plusieurs recommandations à même d’améliorer les choses à l’avenir, tant sur le plan des infrastructures que de la qualité de service assuré par les transporteurs. Avec ses 32 communes, la wilaya compte 370 lignes de transport exploitées par 2820 opérateurs, mais une grande partie des véhicules utilisés à cet effet est usée. Il a été précisé que la moyenne d’âge de 70% du parc transport, soit 1952 véhicules, dépasse 15 ans.
Cela s’applique aussi sur les taxieurs et les transporteurs de marchandises dont le nombre (25 847) est en constante augmentation. Sans doute, cette vétusté du matériel roulant n’est pas sans impact sur le nombre d’accidents sur nos routes.
Autre problème, la disponibilité du transport dans les zones rurales, justifiée autant par le manque de rentabilité que par la détérioration des routes. La direction du transport affirme avoir délivré ces dernières années 656 autorisations de transport pour 77 lignes, ajoutant que 117 opérateurs uniquement assurent leur travail.
Ce phénomène est observé aussi chez beaucoup de taxieurs. Le rapport fait état de plus de 1200 qui n’exercent pas cette activité bien qu’ils disposent d’autorisations. Au plan des infrastructures, les élus n’ont pas été aussi tendres à l’égard de l’administration. Les gares routières et les arrêts de bus font défaut dans plusieurs communes de la wilaya.
Et le peu qui existe est dans un état lamentable. L’exemple le plus édifiant est la gare routière de Boumerdès, un terrain vague dépourvu de la moindre commodité. Les élus ont rappelé les projets inscrits au profit des communes, dont la plupart ont été gelés à cause des retards dans le lancement des travaux. Aujourd’hui, c’est la nouvelle gare de Boumerdès qui fait parler d’elle.
Faute d’adjudicataire, cette infrastructure, ayant englouti plus de 15 milliards, n’est toujours pas mise en service. Le prix fixé par les Domaines (14,1 milliards) est jugé excessif par plus d’un, d’où la nécessité de le réduire pour permettre l’exploitation de la gare et alléger les souffrances de ses usagers.