Des membres de la commission information et communication de l’Assemblée populaire nationale (APN) soumettent une série de suggestions pour développer le système médiatique algérien. Ayant reçu, mardi dernier, le ministre de la Communication, Mohamed Laagab, dans le cadre de l’examen de la loi du règlement budgétaire 2021, ils soulignent l’incapacité du système actuel à faire face «aux campagnes visant l’Algérie».
Dans ce contexte, les députés insistent sur la nécessité «de mettre en place une nouvelle stratégie pour le développement du système médiatique national». Pour ce faire, estime Hicham Sifer, il est nécessaire de mettre en place des mesures urgentes. Parmi elles, indique-t-il, figure en premier lieu «l’amélioration de la situation socioprofessionnelle des travailleurs du secteur, particulièrement ceux du secteur public».
«Il est nécessaire de revoir le point indiciaire concernant les calculs des salaires des 10 000 travailleurs du secteur public. Une majoration de 5 DA ne coûtera que 1 milliard de dinars. Ce n’est rien du tout. Mais ça sera une bouffée d’oxygène pour les professionnels de la presse, qui pourront ainsi travailler dans de bonnes conditions et produire de l’information de qualité pour l’opinion publique», explique le député.
Ce dernier plaide aussi pour l’installation d’une commission de réflexion en vue d’élaborer une stratégie médiatique moderne, similaire à celle de nombreux autres pays ayant des expériences réussies dans ce domaine. Les professionnels de la presse, rappelons-le, pataugent dans une précarité sans précédent. Dans de nombreux titres de la presse et des médias audiovisuels, les salaires sont bas et souvent payés avec plusieurs mois de retard.
Des membres de ladite commission mettent également l’accent sur la nécessité d’«une répartition équitable de la manne publicitaire institutionnelle», comme ils se sont interrogés sur le sort des textes d’application des différentes lois régissant le secteur, qui ont été adoptées par le Parlement en 2023.
Laagab rassure
Par ailleurs, le ministre de la Communication a assuré, lundi dernier, que les travailleurs des imprimeries publiques conserveront leurs emplois, malgré la décision de fusionner toutes les sociétés d’impression en une seule entreprise. En effet, lors d’une réunion avec les représentants des travailleurs et les directeurs généraux des imprimeries publiques, Mohamed Laagab a d’abord souligné que le projet de création de «l’Entreprise nationale d’impression est actuellement à sa dernière phase».
Cette restructuration, rassure-t-il, ne touchera pas aux postes d’emploi. «Tous les travailleurs conserveront leurs postes d’emploi et leurs droits acquis aux promotions et aux avantages», indique-t-il, les exhortant à «jouer le rôle de partenaire actif à même de produire les idées et les propositions à l’effet d’assurer la réussite de l’entreprise d’impression qui sera créée». Le ministre a affiché, dans la foulée, «la disposition du ministère à former les travailleurs dans les nouvelles spécialités d’impression, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays».