Secteur de l’automobile en Algérie : Ce qu’il faut savoir

16/01/2024 mis à jour: 01:59
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Photo : D. R.

Le président du secrétariat technique pour le suivi du dossier des véhicules au ministère de l’Industrie, Mokdad Aggoune, affirme que le département avait attribué 41 agréments au profit de 12 marques à majorité asiatiques (75%) et européennes (25%).

Le Forum d’El Moudjahid a reçu hier Mokdad Aggoune, directeur de l’intelligence économique au ministère de l’Industrie, président du secrétariat technique pour le suivi du dossier des véhicules. Il a abordé notamment les perspectives de la filière mécanique et donner des indicateurs sur un marché de l’automobile en construction.

Il a expliqué d’emblée le dispositif mis en place : «Tout opérateur désireux d’importer ou qui veut s’installer et faire de la production est tenu de répondre à certaines conditions précisées dans les cahiers des charges, il doit se diriger vers le site du ministère de l’Industrie, ouvrir un compte et déposer sa demande. Le processus passe par deux étapes, il faut qu’il bénéficie d’un document intitulé autorisation préalable pour qu’il passe à l’agrément, elle lui permet d’entamer la réalisation de son projet (lettre d’intention).»

Il doit ensuite «passer par une plateforme, le secrétariat technique valide la recevabilité, un rendez-vous lui est donné pour qu’il passe au niveau du comité qui est souverain, autonome et intersectoriel. Il aura à donner des avis conformes (favorables, défavorables, ajournements des réserves)».

Une fois l’autorisation préalable acquise, signée par le ministre, l’opérateur dépose la demande d’agrément, puis son dossier physique, et la direction de wilaya de l’industrie confirme et affine les informations. Il livre des statistiques qui démontrent que sur le terrain, les choses bougent et évoluent dans le bon sens.

L’ambition du gouvernement est non seulement de passer de l'assemblage à une véritable industrie, mais surtout de façonner l'avenir du secteur automobile. «On a reçu 127 dossiers de concessionnaires, nous avons accordé 80 autorisations préalables tous véhicules confondus (de tourisme, utilitaire, tracteurs, camions, bus, engins roulants et motos). Nous avons attribué 41 agréments au profit de 12 marques introduites, à majorité asiatiques (75%), soit 8 marques, dont 86% sont chinoises, et 25% de marques européennes, dont Suzuki, une marque japonaise», dira M. Aggoune.

180 000 véhicules pour plus de 1,9 milliard de dollars

Concernant la concentration géographique (siège social), c’est Alger qui domine (50%), suivi de Sétif (11%) et Bordj Bou Arréridj (8%) dans 16 wilayas. Précisons que selon le cahier des charges, chaque opérateur est tenu d’avoir un réseau de distribution au minimum dans 28 wilayas à la fin de la première année d’agrément.

Pour importer, tout opérateur est tenu d’avoir deux documents : l’agrément et un document attribué par le Commerce «le certificat de respect des modalités et des conditions». «Nous avons 24 opérateurs dans la liste jusqu’au mois d’octobre concernés par l’importation en 2023. Ils ont présenté un programme prévisionnel d’importation.

En 2023, les pouvoirs publics (ministère de l’Industrie, du Commerce et les Finances à travers la Banque d’Algérie) ont accordé aux 24 opérateurs l'autorisation d'importer un peu plus de 180 000 véhicules, tous véhicules confondus, pour un montant global qui dépasse 1,9 milliard de dollars», précise-t-il.

Et d’ajouter : «Nous sommes actuellement en train de faire le bilan global et nous nous sommes rendus compte que sur les 24 opérateurs, il y a des surprises, il y en a qui n’ont ramené aucun véhicule malgré des enveloppes financières mises à leur disposition, d’autres opérateurs ont dépassé le quota attribué. Nous avons plus de 30 dossiers déposés pour la construction (projet d’usine) en cours d’examen.»

Les attentes, c’est «d’aller vers une industrie pérenne créatrice de richesse, de valeur ajoutée et d’emplois qui va bénéficier à toute la société», a mis en exergue M. Aggoune. Le taux d’intégration est de 10% durant la deuxième année et passe à 20% durant la troisième année et à 30% à la cinquième année.

C'est un indicateur clé qui mesure le degré de production locale dans notre secteur automobile. Pour atteindre un taux d'intégration significatif, il faut encourager et soutenir les fournisseurs locaux. Les petites et moyennes entreprises jouent un rôle essentiel dans la chaîne d'approvisionnement. Leur succès renforcera la résilience face aux fluctuations du marché mondial.

Les opérateurs bénéficieront des avantages fiscaux et parafiscaux en termes d’importation des ensembles d’accessoires. Tout opérateur doit être accompagné, ou du moins entouré par des sous-traitants. Concernant les prix des véhicules, M. Aggoune a affirmé que cela est lié à «la structure des coûts et au marché», reconnaissant que les requêtes des clients parvenues au ministère sont liées essentiellement «aux retards de livraison». 
 

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