Le secteur de la santé dans la wilaya de Boumerdès semble se remettre lentement d’une longue période de convalescence. Considéré comme le maillon faible du secteur, le volet infrastructurel ne devrait plus poser de problème à l’avenir.
Vu les projets en cours de réalisation ou d’achèvement à travers la wilaya, les patients n’auront plus à se déplacer vers les wilayas voisines pour se soigner. Attendu depuis 2005, l’hôpital des 240 lits sera mis en service d’ici la fin de l’année, précise Saïd Ouabbas, directeur de la santé et de la population. «Les travaux sont à 76% d’avancement», indique-t-il. Autre bonne nouvelle : le lancement du projet de l’hôpital de 60 lits à Baghlia et la livraison de l’hôpital des 120 lits de Boudouaou, qui se fait attendre depuis 2012.
Ce dernier permettra sans doute d’alléger les souffrances des habitants de l’ouest de la wilaya. Le secteur sera aussi renforcé par un hôpital de même dimension à Khemis El Khechna. Là aussi, la couverture médicale reste en deçà des besoins. «Le projet a été dégelé en 2018.
On a eu du mal à trouver un terrain. Maintenant, tous les obstacles ont été levés. Il reste l’avis d’appel d’offres et le choix de l’entreprise», souligne M. Ouabas qui cite aussi plusieurs projets de polycliniques. Celle de Figuier est à 20% d’avancement tandis que celles prévues à Larbatache, Ouled Haddadj et Bordj Menaïel sont en phase de lancement. Il faut rappeler que la plupart de ces projets ont été inscrits entre 2010-2104 avant d’être gelés dans le cadre de la politique d’austérité ayant suivi la chute des prix du pétrole en 2013.
Il a fallu attendre plusieurs années pour qu’ils soient actualisés avec de nouveaux montants. Maintenant, la balle est dans le camp des autorités locales, car l’Etat ne semble pas prêt à supporter indéfiniment les surcoûts découlant des blocages et de la défaillance des entreprises. L’amélioration de la prise en charge médicale passe aussi par le renforcement des moyens humains et matériels dans les structures existantes. Disposer de grands hôpitaux n’est pas synonyme d’un système de santé performant.
Aujourd’hui, un simple bilan sanguin ou une radio standard obligent les malades à aller aux cliniques privées. Aucun hôpital n’est doté d’un appareil IRM. Les rendez-vous pour un scanner à Thénia ou à Bordj Ménaïel s’étalent parfois sur plus trois mois à cause du manque de radiologues.
Pour les mammographies, les patientes sont renvoyées aux cabinets privés. Le directeur de la santé se dit «conscient des insuffisances et s’attèle à y remédier en fonction des priorités». «Nous allons acquérir un scanner pour l’EPH de Dellys dans quelques jours tandis que celui de Bordj Ménaiel sera pourvu d’un nouveau radiologue», a-t-il promis.
S’agissant des autres spécialités qui connaissent des tensions, M. Ouabbas annonce le lancement d’un complexe mère et enfants à l’entrée de Boumerdès et une maternité de 60 lits à l’EPH de Bordj Ménaïel. Notre interlocuteur parle aussi d’une enveloppe de 180 millions de dinars pour la réhabilitation des trois hôpitaux de la région et 230 millions pour l’aménagement de 17 polycliniques, soulignant que les chantiers sont achevés dans plusieurs structures.
Pour améliorer la santé de proximité, pas moins de 90 salles de soins ont bénéficié d’opérations d’entretien. Néanmoins, la bataille est loin d’être gagnée dans ce domaine surtout lorsqu’on sait que plusieurs salles de soins restent toujours fermées alors que d’autres manquent de personnel médical.