Les femmes, indispensables pour produire les aliments et nourrir le monde, sont encore victimes de très nombreuses inégalités, a pointé l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture.
Dans un rapport publié pour la première fois depuis 2010-2011, la FAO estime que les femmes occupent une place généralement «marginale» dans les systèmes agroalimentaires et doivent «composer avec des conditions de travail souvent plus difficiles que celles des hommes, dans la mesure où elles sont cantonnées à des emplois occasionnels ou à temps partiel, informels, peu qualifiés».
Les femmes représentent plus de la moitié de la main-d’œuvre agricole dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne, et un peu moins de la moitié en Asie du Sud-Est.
Un peu partout dans le monde, elles accusent un retard conséquent dans l’accès aux terres, aux intrants (engrais, semences), aux financements ou aux technologies, alors qu’elles sont souvent plus dépendantes de l’agriculture pour survivre.
«La part des hommes qui détiennent des droits de propriété ou des droits garantis sur des terres agricoles est deux fois plus élevée que celle des femmes», dans les quelque 40% des pays qui fournissent des données sur la propriété foncière des femmes, indique la FAO.
De par leur manque de ressources et d’information, «les femmes disposent aussi d’une capacité d’adaptation et de résilience moindre lors de chocs climatiques». Lors de la première année de la pandémie de Covid-19, «22% des femmes ont perdu leur emploi» dans les industries agroalimentaires, contre seulement 2% des hommes.
Leur revenu est également inférieur de 18,4% dans le secteur agricole salarié. Si la majorité des politiques publiques agricoles prennent acte de ces difficultés, seules 19% d’entre elles affichent «l’égalité des genres comme objectif explicite», relève la FAO.
Pourtant, «l’élimination des disparités qui existent entre femmes et hommes en ce qui concerne la productivité agricole et les salaires (...) permettrait d’accroître le PIB mondial d’1%».
Une plus grande autonomisation des agricultrices et travailleuses de l’agroalimentaire, via une meilleure éducation, l’accès à la propriété ou même la garde des enfants, s’avère aussi «extrêmement bénéfique pour le bien-être des femmes et pour la société dans son ensemble», tant sur la santé que sur la qualité de l’alimentation produite, préconise l’organisation.