Pour lutter contre l’intensification des épisodes de sécheresse et les famines qu’elles provoquent, il va falloir «trouver des mécanismes de financement réactifs et innovants», a plaidé cette semaine l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
«Nous ne pourrons mettre fin à la pauvreté et à la faim si nous ne prenons pas une longueur d’avance sur les sécheresses», a estimé son directeur général, Qu Dongyu, lors de la conférence sur l’eau à New York, la première organisée par l’ONU à ce sujet depuis près d’un demi-siècle.
Ces épisodes sont de plus en plus fréquents et intenses du fait du réchauffement climatique, «et ils touchent le plus souvent les communautés fragiles», a souligné l’organisation jeudi dans un communiqué. Dans la Corne de l’Afrique, cinq saisons des pluies consécutives marquées par un grand manque d’eau ont tué des millions de bêtes, détruit des récoltes et forcé plus d’un million de personnes à quitter leur foyer.
Dans la région, quelque 129.000 personnes ont atteint le niveau maximal d’insécurité alimentaire, a prévenu l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en mars. Le manque de ressources financières «adéquates, opportunes et innovantes reste un obstacle majeur» pour prévoir l’arrivée de ces épisodes et les prendre en compte dans les stratégies et politiques publiques des pays, a expliqué Qu Dongyu, cité dans ce communiqué.
Les mécanismes et instruments financiers conventionnels ne seront pas suffisants, et le secteur privé doit, selon lui, également augmenter ses investissements pour répondre aux besoins. Environ 10% de la population mondiale vit dans un pays où le stress hydrique atteint un niveau élevé ou critique, a-t-il été souligné lors de cette conférence organisée de mercredi à vendredi.
La FAO a aussi rappelé que l’agriculture est responsable «de 72% des prélèvements mondiaux d’eau douce», alors que la population et la consommation ne cessent de croître. «Pour répondre à la demande accrue de nourriture, de fibres et d’alimentation, la clé est de commencer à utiliser l’eau de manière plus durable et équitable», a-t-elle estimé.