Dans le procès «libyen» le concernant pour «association de malfaiteurs» et «corruption», commencé le 6 janvier dernier, Nicolas Sarkozy actuellement sous bracelet électronique, le parquet a donné jeudi son premier verdict. Il a requis 7 ans de prison ferme et 300 000 euros d'amende.
En gros, il s'agit du financement par El Gueddafi de sa campagne de 2007, dévoilé par les carnets du ministre libyen du Pétrole Choukri Ghanem, dont le corps a été retrouvé dans le Danube en avril 2012, dans des circonstances troubles. Ses carnets confidentiels ont été trouvés chez sa famille où tous les virements figuraient. Ghanem, qui était devenu Premier ministre, avait rompu avec le leader libyen quelques mois avant la chute du régime en 2011.
Sarkozy avait envoyé des avions français soutenir les «rebelles», son ami BHL, présent sur les lieux, bombait le torse. Ses proches Brice Hortefeux et Claude Guéant étaient en première ligne pour tenter d'effacer El Gueddafi et, dit-on, les traces de corruption qui les impliquaient. Personnage controversé, complexé et dévoré par son ego, tel était Sarkozy.
Lors de son passage au sommet du pouvoir, Sarkozy a irrité plus d'un par son comportement, ses postures et son langage, faisant parfois un insultant pied de nez aux convenances et à l'éthique. Qui ne se rappelle de ses réactions face à de jeunes adolescents de banlieue, qui l'avaient hué et qu'ils a qualifiés rien moins que de «racailles».
Pour un président de la République, avouons que c'est un peu fort de café. Les psychiatres l'avaient comparé à ces arrogants et cyniques qui, insuffisamment sanctionnés pour leurs dérapages, s'exonèrent progressivement de toutes les règles d'éducation.
Chez Sarkozy, il existe un terreau aggravant, hyper égotique, narcissique à l'excès, menteur, manipulateur, mégalomane. Dès lors, on comprend mieux son mépris constant des contraintes auxquelles devrait pourtant se plier un élu national, a fortiori, un président de la République tenu par devoir à un minimum d'exemplarité.
Le drame, c'est qu'il a fait beaucoup d'émules dans la presse xénophobe et carrément extrémiste, ainsi que dans sa propre famille, puisque son fils Louis, de nationalité américaine, n'en finit pas de déblatérer sur les plateaux français en déversant moult inepties et idioties, sans aucune remise à l'ordre. Sakozy avait un grand complexe, celui de la grandeur.
Au propre et au figuré ! Un de ses proches l'a comparé au sanglier : «Il fonce, il est indestructible, il bouffe ce qui se présente, piétine ce qu'il traverse, ne respecte aucun code et n'a peur de rien, sauf peut-être de lui même et de ces centimètres, qui à ses yeux lui manquent.» Un jour, il avait osé se comparer à Napoléon, en se vantant de le dépasser... d'un centimètre !
Cet homme rageur, nerveux, constamment impatient, cherche toujours à terrasser ses interlocuteurs, accepte, curieusement, qu'on lui parle brutalement, parce qu'il n'aime au fond que le rapport de force, lit on dans une de ses biographies. «Président de la République, j'étonnerai tout le monde. Je transformerai le pays en un immense chantier et je n'effectuerai qu'un mandat. Après, je ferai du fric.
C'est l'histoire qui me rendra grâce.» Hélas pour lui, c'est le mauvais côté de l'histoire que l'opinion a retenu de ses dérives, de ses collusions infâmes, de ses positions condamnables et des ses obsessions frénétiques, parfois au niveau des caniveaux, champion de larguer ses fidèles, devenus subitement des boucs émissaires.
Ses attitudes l'ont définitivement disqualifié. Un journaliste émérite l'avait décrit en s'aidant d'une maxime de Shakespeare : «Quelques-uns naissent dans la grandeur, d'autres conquièrent la grandeur et elle se donne librement à certains autres» fin de citation. En y ajoutant de sa propre plume «d'autres encore n'y parviennent jamais».