Le 3e Salon international de la santé et du tourisme médical (Amtex 2024) a été inauguré jeudi à l’hôtel Marriott Alger, à Bab Ezzouar. Il a enregistré la participation de 30 exposants et 60 participants nationaux et étrangers issus de 18 pays, activant dans les domaines de la santé et du tourisme médical.
Il est basé sur des rencontres et des échanges entre les professionnels des secteurs médical et du tourisme des différents pays. Dans ce contexte, il a été mis en exergue le fait que le tourisme de santé est très important et le sera davantage dans les prochaines années.
Ce secteur pèse lourd, selon les dernières statistiques qui l’estiment à 70 milliards de dollars, et avec un taux de croissance, selon la plupart des études, à près de 20% par an. Aujourd’hui, beaucoup de pays se positionnent sur cette niche devenue incontestablement le nouvel eldorado. Actuellement, les 70 milliards de dollars sont partagés entre 45 pays.
Il y a beaucoup de prétendants pour être sur la liste, qui pourraient atteindre la cinquantaine. Parmi les pays les plus sérieux à rejoindre cette liste jusqu’ici restreinte, figure l’Algérie.
Une liste qui risque d’être chamboulée dans les années à venir, car il y aura des sortants et de nouveaux entrants. Ghazi Mejbri, président du groupe Smedi (Tunisie) s’interroge : «Qu’est-ce qui pourrait rendre un pays une destination de santé ? Est-ce à cause de leurs bons médecins ?
De leur prix ? De leur technologie ou de leur avancée ? Tous ces critères y contribuent. En fait, les pays qui seront demain là pour occuper une bonne position sur le marché du tourisme de santé sont ceux qui vont réussir à intégrer tous les maillons de cette chaîne. Chaque fois que vous allez réussir avec le maximum de maillons, vous aurez augmenté votre chance de réussir et devenir une destination de santé.» Il avertit qu’il y «aura beaucoup de compétitions.
Ça devient de plus en plus dur. Pour réussir, il faut l’implication des gouvernements par des encouragements, des incitations, mais aussi par des régulations. C’est l’un des marchés les plus juteux dans le monde, mais le moins régulé. Dans la plupart des pays, il y a un déficit de régulation du secteur».
Les Turcs et les Canadiens s’intéressent au marché algérien
Les déterminants du choix du patient sont la qualité des soins, des plateaux techniques, des professionnels, l’innovation, les coûts. Il y a beaucoup de destinations low cost, mais aussi des destinations chères. Un constat : les pays qui ont le plus facilité l’accès, en supprimant des visas ou en développant des «visas de santé», sont ceux qui ont réussi.
Ce sont aussi les pays qui ont pu développer leurs transports, notamment aérien. L’une des réponses devant cette compétition est la fonctionnalisation accrue des processus. Le développement de la digitalisation et de gros investissements sont des facteurs de réussite d’une destination de santé.
Muhammet Mucahit Kucukyilmaz, ambassadeur de Turquie en Algérie, présent à l’ouverture du Salon, a affirmé que le chiffre des étrangers qui ont bénéficié de services de santé en Turquie est en augmentation : il est passé de 700 000 en 2019 à 1,2 million en 2022 et s’est stabilisé à 1,3 million en 2023. La Turquie est devenue la nouvelle destination du tourisme de santé des Algériens, devançant ainsi la France, la Tunisie ou encore la Belgique. Ils s’y rendent pour les greffes de foie, de rein, de moelle, de cheveux et les soins dentaires.
Michael Callan, ambassadeur du Canada en Algérie, souligne : «Etant donné son expérience prouvée dans ce domaine, le Canada est en mesure d’accompagner l’Algérie dans son processus de réforme hospitalière et apporter son savoir-faire dans divers domaines, tels que la formation des gestionnaires et la gestion des ressources humaines, la modernisation des structures et l’introduction des nouvelles technologies, afin d’avoir une efficacité et une efficience des établissements de santé.»
Il dira aussi : «On ressent actuellement une véritable énergie créatrice très papable en l’Algérie, un dynamisme dont profitent tous les secteurs. La santé et les soins à la personne doivent en bénéficier également dans les régions les plus reculées. Le Canada a à cœur d’accompagner l’Algérie dans cette démarche de services et de soins de la personne.»