Le ministre de la Santé, Abdelhak Saihi, a précisé que la «stratégie du secteur, qui tend à améliorer les prestations sanitaires à travers les wilayas du pays, repose sur la création de pôles sanitaires spécialisés dans les wilayas du Sud afin d’éviter aux citoyens de se déplacer vers le nord du pays».
Le ministre de la Santé, Abdelhak Saihi, a affirmé, jeudi à Alger, que 577 médecins spécialistes avaient été affectés dans les wilayas du Sud durant l’année en cours, et ce, dans l’objectif de renforcer les équipes médicales et de garantir une meilleure prise en charge du malade. Répondant aux questions des membres du Conseil de la nation lors d’une séance plénière, Abdelhak Saihi n’a pas manqué de souligner que ce chiffre s’ajoute à l’affectation, au début de l’année prochaine, de 150 autres médecins spécialistes, sachant que l’opération «se poursuivra durant les six prochaines années».
«La stratégie du secteur, qui tend à améliorer les prestations sanitaires à travers les wilayas du pays, repose sur la création de pôles sanitaires spécialisés dans les wilayas du Sud afin d’éviter aux citoyens de se déplacer vers le nord du pays», a-t-il déclaré. Après avoir indiqué que le secteur «a assuré les différents équipements et appareils médicaux ainsi que les moyens de dépistage au profit des wilayas du Sud», le ministre a affirmé que «tous les problèmes soulevés seront traités au cours des prochains mois».
Le ministre de la Santé, cité par l’APS, a assuré que ses services «veillent à renforcer les structures sanitaires dans les différentes wilayas du pays, à l’instar d’Oum El Bouaghi et Beni Abbès, et ce, en vue d’améliorer les prestations sanitaires». Le gouvernement espère ainsi remédier au manque criant de médecins spécialistes dans le sud du pays, source de préoccupation des populations locales, alors que le service civil est fortement décrié par les médecins de la santé publique. L’affectation des médecins spécialistes entre dans le cadre d’une série de mesures censées mettre fin à ce qui est appelé «les déserts médicaux».
Contrats de six ans
Le département de la Santé a annoncé la mise en place des contrats de six ans avec les médecins spécialistes fraîchement diplômés pour travailler dans les wilayas du Sud. Les mêmes contrats devront être appliqués à ceux des Hauts-Plateaux. Il reste à définir la question des mesures incitatives rendant ces zones attractives pour les médecins.
Il est désormais établi que le système de service civil, mis en place afin de remédier au manque de médecins dans le Sud, a montré ses limites. Ce système contraint les jeunes médecins, à la fin des sept années d’études et une moyenne de quatre ans de spécialisation, à exercer entre un et quatre ans dans des régions reculées du pays. Des années durant, les étudiants et les médecins spécialistes ont réclamé l’abrogation du service civil et son remplacement par un système salarial incitatif.
Aussi le responsable du département de la Santé a appelé, dans une précédente intervention médiatique, à «la création d’une commission interministérielle chargée d’émettre un avis technique préalable sur toutes les questions liées aux salaires des personnels du secteur».
Par ailleurs, un bon nombre médecins spécialistes algériens ont choisi l’exode, principalement vers la France à travers le concours des EVC (épreuves de vérification des connaissances), précieux sésame leur permettant d’exercer dans les hôpitaux français.
Le ministère de la Santé semble prendre au sérieux cette problématique qui pourrait causer, à terme, une véritable saignée des médecins en Algérie. Il y a eu des réunions, affirme-t-on, de la commission conjointe chargée d’étudier le dossier de l’émigration des médecins, lors desquelles des propositions ont été soumises pour améliorer les conditions socioprofessionnelles des médecins.