Le coach Samir Houhou est le quatrième driver, depuis l’entame de la saison actuelle, sollicité par les dirigeants, ou ce qui en reste, à la rescousse pour essayer de sauver le club cher aux milliers de supporters de Babia d’une relégation certaine au vu des problèmes administratifs et blocages dont le club souffre depuis plusieurs saisons déjà. Après cinq matchs sous sa direction technique, un constat s’impose. Car depuis la prise de fonction de Samir Houhou à la barre technique, il est aisé d’affirmer que son choix était une réussite. Celui qui fut un goléador racé là où il est passé et également auréolé d’un diplôme supérieur de l’ISTS.
Pour donner plus d’éclairage aux fans du MCEE concernant sa chère Babia, la parole lui fut donnée juste après sa brillante et non moins laborieuse victoire ramenée de Skikda face à la JSMS. Pour découvrir comment a-t-il atterri chez le MCEE, son profil, sa démarche technique, sa solidité psychologique, ses plans pour sauver Babia avec ferveur et ténacité, suivons Samir Houhou dans cet entretien.
Entretien réalisé par Salim Oussaci
-Comment avez-vous atterri au MCEE ?
J’étais libre, même si, très modestement, les contacts avec les clubs ne cessent jamais, que ce soit à l’intersaison, au début, au milieu ou à quelques journées de la fin du championnat. Donc, dès le contact du président du club eulmi, Samir Regueb, après quelques échanges concernant la situation délicate à tous points de vue du Mouloudia et comme je suis un homme de défi, car dans la facilité on ne peut réellement évaluer ses propres compétences, j’ai de suite accepté le challenge.
-Comment s’est passé votre baptême du feu avec votre groupe ?
Dès le départ, je savais que ça n’allait pas être une partie de plaisir. Je devais être avec le club à deux jours du match de coupe d’Algérie disputé à Alger face au grand Chabab de Belouizdad. Je pouvais reporter ma venue après cette rencontre ou déclarer vouloir superviser l’équipe pour essayer de fuir mes responsabilités en cas d’une défaite lourde. J’ai préféré assumer mes responsabilités techniques en étant sur le terrain devant les joueurs. Il est vrai qu’en dépit d’une carence criante sur le double plan physique et psychologique, la réplique héroïque de mes poulains m’a conforté dans l’idée qu’il y avait du potentiel dans ce groupe qui ne demandait qu’à être pris en charge, particulièrement sur le plan psychologique et ensuite viennent les aspects physico-technico-tactiques.
-Quel a été votre plan de sauvetage préconisé dans l’immédiat ?
Évidemment, je me dois de saluer l’engagement total et sans retenue des dirigeants qui sont avec moi et qui se démènent un peu partout pour essayer de trouver des sources de financement à l’effet de motiver les joueurs qui, dois-je le rappeler, n’avaient perçu aucun centime depuis la fin de la saison dernière. Comme je me dois de souligner l’adhésion de tout le groupe, surtout les jeunes espoirs et ceux de la catégorie U19, à ma démarche managériale sur le double plan technique et disciplinaire. Il n’est pas besoin d’affirmer que sans une totale concentration, car même après avoir réalisé quelques bons résultats techniques (nul ramené de Khemis El Khechena, victoire acquise à domicile face à l’IRB Ouargla et tout récemment la victoire salutaire ramenée de Skikda), le Mouloudia d’El Eulma n’est pas encore sorti de l’auberge. Il faut redoubler d’efforts dans tous les domaines, que ce soit chez les joueurs ou chez les dirigeants du club. On ne peut désormais dire qu’on est totalement sauvés qu’après le sifflet final de la dernière journée du championnat de Ligue 2 amateur groupe Centre- Est.
-Un mot pour conclure pour tout votre collectif joueurs, dirigeants et autorités locales...
Il n’est un secret pour personne qu’il est plus difficile de sauver un club de la relégation pour un club affaibli par la somme des problèmes vécus par son environnement que de jouer l’accession proprement dite. Pour un club de la dimension du prestigieux MCEE, club historique ayant joué il y a quelques années seulement la phase des poules de la LDC africaine de se retrouver acculé à jouer ses chances de maintien avec des gradins vides. C’est terrible. On sent qu’on joue tout le temps à l’extérieur. Il faudra prendre en compte le lourd héritage de manque de moyens financiers et les passifs des exercices précédents.
Donc je profite de cette opportunité pour lancer un appel pressant à tous les supporters du club, à ses dévoués dirigeants d’oublier le temps des quelques matchs qui restent à jouer de cette phase retour leurs différends, de se solidariser pour le bien de leur chère équipe. Les joueurs ont démontré leur maturité et leur concentration en s’unissant pour un seul objectif, celui du serment de sauver la Babia. Quant aux responsables locaux (APC, DJS et wilaya), ils ont fourni des efforts louables qu’ils doivent conforter pour ce dernier tronçon afin de terminer en beauté notre challenge. Il nous reste que des matchs décisifs.
A commencer par les deux prochains qu’il va falloir négocier positivement, surtout celui à domicile face au dauphin (Oued Souf). Je ne saurai terminer sans remercier les dirigeants pour leur confiance en ma modeste personne. Je ne ménagerai aucun effort pour être à la hauteur des espérances de toute la famille de Babia.