Organisés simultanément et sur le même espace, les salons Binaa Expo et Ivest expo sont ouverts, depuis lundi dernier, au Centre des conventions d’Oran.
Plus de 150 exposants en tout, dont 80 pour le premier prennent part à cette manifestation économique prévue jusqu’au 16 du mois de mars courant. La majorité des exposants représente des entreprises algériennes publiques et privées mais les présences turques, chinoise, française ou tunisienne ont été signalées comme étant particulièrement remarquables. «Il s’agit d’entreprises étrangères qui sont déjà en investissement en Algérie», indique l’organisateur Ahmed Haniche.
Il s’est exprimé face à des journalistes dans la matinée pour évoquer notamment les nouveautés qui caractérisent cette 5e édition. Il s’agit particulièrement de la visite attendue de plusieurs ambassadeurs de pays africains. «Nous les avions invités et ils ont répondu favorablement et ce sont les ambassadeurs eux-mêmes qui se déplaceront», précise-t-il, qualifiant le fait de symbole fort car, ajoute-t-il, «un ambassadeur est un représentant politique de son pays et c’est en sens que c’est important à souligner».
Il s’agira, toujours selon lui, d’organiser des rencontres bilatérales avec les exposants, ce qui permettra de baliser le terrain pour les échanges futurs. M. Haniche évoque en premier le domaine des exportations avec les facilitations qui peuvent être accordées dans le cadre de la convention Zlecaf (Zone de libre-échange continentale africaine). «Il y a également les opportunités d’investissement direct pour les entreprises algériennes désireuses de s’établir dans ces pays africains qui cherchent eux-aussi des investissements directs étrangers comme nous le faisons nous en Algérie», explique-t-il, se basant sur le fait que dans certaines domaines, des entreprises algériennes font preuve de beaucoup de compétence, car elles ont acquis pas mal d’expérience et un savoir-faire inestimable, ce qui leur permet d’investir directement en Afrique. Le salon est donc bénéfique autant pour l’export que pour l’investissement et ces opportunités tombent dans une conjoncture favorable liée à la relance économique.
Des espaces du salon sont destinés aux start-up et aux clubs scientifiques des universités et cela dans le cadre d’une politique qui mise sur l’avenir en formant les étudiants à chercher les moyens de créer des richesses. Parmi les grandes entreprises publiques participantes, on peut citer l’Enie qui envisage, note-t-on dans le communiqué de presse, entre autres choses, l’installation de nouvelles usines et équipements au niveau de l’unité de Tlagh spécialisée dans la revalorisation des déchets électriques électroménagers et informatiques.
Le groupe industriel des ciments d’Algérie de Chlef exporte ces produits vers les pays d’Afrique, mais aussi d’Amérique latine. Il vient juste de se mettre aux normes qui lui permettent d’exporter vers l’Europe, indique la représentante du stand. L’unité Trefilor d’Oran (tréfilage d’acier pour des besoins divers) s’approvisionne désormais chez Tosyali, le complexe sidérurgique de Bethioua, pour des raisons de proximité, apprend-on auprès des représentants du stand.
Une entreprise privée High-tech systems était spécialisée au départ dans la proposition de solutions pour les établissements bancaires est passée depuis peu à la fabrication de matériels et équipements en usage dans les banques grâce à un partenariat avec une firme chinoise. «Notre société existe depuis une trentaine d’années et c’est avec le temps que nous sommes passés à la fabrication de matériels comme les compteuses de billets ou alors les équipements, comme les distributeurs de billets, etc.», explique Mezough Lidia, responsable HTS Oued Tlelat. «Nous avons utilisé l’expertise turque mais notre société est algérienne à 100%».
Différentes formes de relations entre entreprises sont déjà représentées ici en attendant d’éventuels développements. La participation de quelques filiales de Sonatrach est remarquable à l’exemple de l’Enafor spécialisé dans le forage. Le domaine des énergies intéresse particulièrement certains pays africains et c’est qui a été exprimé au stand de l’ambassade de Tanzanie. «Nous avons beaucoup de ressources minières en Tanzanie en plus du gaz et du pétrole, un domaine que nous voulons développer pour le bénéfice de notre pays», indique Bilal, représentant commercial à l’ambassade ajoutant que des partenariats dans le domaine de la pharmacie intéressent les deux pays.
Les opportunités d’investissements en Tanzanie concernent également le domaine de l’hôtellerie car le tourisme est l’un des secteurs développés dans ce pays qui dispose de plusieurs atouts dont les parcs nationaux, le safari mais aussi la montagne majestueuse du Kilimandjaro, la plus haute au monde (plus 5800 m) car les autres comme l’Himalaya sont des chaînes de montagnes.
Selon une des fonctionnaires de cette même ambassade, 1000 algériens ont effectué le voyage en Tanzanie entre juin et décembre derniers notamment vers les destinations les plus connues comme Zanzibar et Dar-Essalem. L’agriculture est un secteur aussi intéressant avec plusieurs produits dont le café. «Pourquoi l’Algérie irait-elle acheter son café en Europe (fournie par l’Afrique) alors qu’elle peut le faire directement ?», s’interroge-t-on ici pour montrer qu’il y a matière à établir des relations commerciales fructueuses entre les deux pays.
Même intérêt pour l’industrie minière et le secteur de l’énergie est exprimé au stand de l’ambassade du Zimbabwe. «Les relations entre les deux pays, traduit Tatenda Sadzamari, représentante du stand, existent mais les échanges étaient très faibles car à un moment l’Algérie était fermée mais là les choses sont en train de changer avec beaucoup de possibilités d’échanges et dans plusieurs domaines d’activité.»