Salah Abdeslam, le terroriste français, a décidé de ne pas contester en cassation sa condamnation dans l'affaire des attentats de Bruxelles de mars 2016, ce qui signifie que sa condamnation pour "assassinats dans un contexte terroriste" est désormais définitive, a annoncé son avocate belge, Delphine Paci, le 3 octobre.
Abdeslam, âgé de 34 ans, avait déjà été condamné en juin 2022 à Paris à la réclusion à perpétuité incompressible pour sa participation aux attentats de novembre 2015 à Paris. Il pourrait bientôt être transféré dans une prison française après avoir renoncé à contester en cassation le verdict du procès de Bruxelles, qui s'est achevé le 15 septembre. Cette décision ouvre la voie à son extradition vers la France dans les prochains jours.
L'incarcération d'Abdeslam en Belgique depuis juillet 2022 était prévue pour la durée du procès belge et devait prendre fin le 12 octobre, selon les informations fournies par Me Paci et une source judiciaire française. Lors du procès devant la cour d'assises de Bruxelles, Abdeslam a échappé à une nouvelle peine de réclusion à perpétuité, bien que le parquet fédéral l'ait demandée.
La cour a renvoyé à une précédente condamnation belge pour des infractions liées aux attaques de Bruxelles, notamment une fusillade avec la police une semaine avant les attentats, ce qui avait valu au Français une peine de 20 ans de prison en 2018. Les juges ont justifié cette décision en affirmant que ces deux infractions relevaient de la "manifestation successive et continue de la même intention délictueuse".
Les attentats de Paris (130 morts) et de Bruxelles (35 morts), revendiqués par l'État islamique, ont été perpétrés par la même cellule djihadiste et ont été en grande partie planifiés depuis la Belgique. Parmi les personnes concernées par les deux procès distincts en France et en Belgique figuraient Salah Abdeslam et son ami d'enfance Mohamed Abrini. Celui-ci a également renoncé à se pourvoir en cassation et purgera sa peine en Belgique. Les condamnations prononcées lors du procès belge, au total huit, dont trois à la réclusion à perpétuité, n'ont pas été contestées et sont désormais définitives. Selon Delphine Paci, Abdeslam a renoncé à faire appel pour "ne pas exposer les victimes au stress" que cela aurait engendré, et cette décision constitue "un compromis qui rétablit une forme de paix sociale".