Les premières tendances de la saison estivale 2023 commencent à se dessiner. Selon Brahim Aflah Hadj Nacer, directeur de l’agence Zeryab voyages, elle sera dominée par «le classique Tunisie, Egypte et Turquie». Le budget vacances risque d’être sérieusement remis en cause. Les Algériens qui opteront pour l’étranger vont sans doute raccourcir leurs séjours.
Si l’ONTT (Tunisie) s’intéresse aux touristes algériens, c’est pour une raison bien simple : ils représentent une poule aux œufs d’or. L’Algérien est dépensier. Les Algériens se rendent en Tunisie généralement en famille (six personnes en moyenne). Les entrées sont enregistrées principalement entre les 15 juillet et 15 septembre. La durée moyenne des séjours est entre 8 et 10 jours. Peu d’entre eux passent par des agences de voyages. Les motivations de ce déplacement sont multiples.
Il y a la proximité géographique et l’absence de visa. Pour Slimane Seba, expert en tourisme et directeur de «tourisme magazine», «en l’absence d’instruments d’évaluation de la demande (sondages, plates-formes de réservation...), il est aléatoire de se prononcer sur une tendance particulière. Rien n’est intervenu pour une mutation et un changement des tendances passées (Tunisie Turquie, Égypte...) pour ceux qui n’ont pas le visa Schengen et l’Espagne, la Croatie pour ceux qui ont la chance de l’obtenir».
Il ajoute : «En Algérie, on reste malheureusement dans l’éternelle inadaptation entre l’offre et la demande balnéaires. Donc, ce sera le premier arrivé le premier servi à des tarifs autrement plus élevés que les services offerts. Le tourisme de montagne restera l’apanage des vacanciers au bled, l’offre grand public étant dérisoire». Ferragh Noureddine, fondateur d’Horizons Tourisme, affirme : «Traditionnellement, les Algériens avaient tendance à passer leurs congés annuels chez eux, avec des sorties sur les plages limitrophes, des balades en montagne, espaces verts ou simplement à profiter des siestes, récupérant ainsi le manque de sommeil annuel.
Mais cette tendance tend à disparaître. ainsi les vacanciers algériens veulent de vraies vacances en dehors de leur lieu de résidence, avec un budget assez conséquent, dans d’autres villes du pays, ou encore mieux, à des voyages à l’étranger. Le programme des vacances, pour la plupart des familles ayant des enfants scolarisés, se fait en fonction des vacances scolaires. Le programme est mis en place, très tôt dans l’année, avec un budget annuel, souvent conséquent». Ainsi, les Algériens deviennent, à l’instar des citoyens des autres pays, exigeants en matière de vacances.
Quelques agences de voyages ont, dès le début de l’année, fait plusieurs propositions de voyages avec des destinations et des réductions alléchantes. Cependant et contrairement à la saison saharienne, l’émission domine. Mais, «il faut dire que ce n’est pas tout le monde qui peut se permettre le luxe de partir à l’étranger et cela pour plusieurs raisons. La première étant certainement la cherté de la vie. Il est absurde de dire que la majorité des Algériens peut se permettre le luxe de partir en Turquie ou ailleurs, surtout avec des familles nombreuses ou avec des soucis communs, comme le chômage, le manque de couverture sociale et la crise du logement.
Ces soucis concernent la plupart des jeunes couples», précise-t-il. Les 1600 kilomètres de côtes de notre pays doivent être mises davantage en valeur. Un effort considérable doit être fait par les pouvoirs publics pour attirer les vacanciers locaux et étrangers. Mohamed Bourad, consultant en tourisme durable, a déclaré : «Les destinations en vogue sont la Tunisie, la Turquie et l’Egypte, suivies de l’Europe du Sud (Italie, Espagne, Portugal et France). Viennent juste après les destinations lointaines pour les plus nantis.
Concernant le tourisme domestique, il y aura certainement des séjours de courte durée du fait des budgets vacances amoindris. Les pôles les plus attractifs seraient l’Ouest (Oran, Ain Témouchent, Mostaganem), le Centre (Tipasa, Alger, Boumerdès) et l’Est (Jijel, Skikda et Annaba)».