Des experts russes ont estimé, mardi à Alger, que l’Algérie était un pays pivot et stratégique en Afrique, en termes de médiation pour le règlement des crises dans le continent, notamment dans la région du Sahel.
Les experts se sont exprimés lors d’une table ronde sous le thème : «Problématiques de la sécurité internationale en Afrique du Nord», organisée par l’Institut national d’études de stratégie globale (INESG), à l’occasion de la visite d’une délégation du Centre russe Primakov de coopération internationale en Algérie.
A cette occasion, l’expert des relations extérieures du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord au Centre Primakov, Nikolaï Sergov, a affirmé que la Russie, «dans le cadre des mutations internationales actuelles, aspire à un système international multipolaire, basé sur le principe d’égalité et de justice, en impliquant le monde arabe, en particulier les pays d’Afrique du Nord qui disposent de nombreuses ressources humaines et matérielles, ce qui en fait un partenaire clé pour le développement».
A l’ombre des menaces, notamment sécuritaires, qui pèsent sur le continent, l’expert russe a déclaré que son pays «cherche à coopérer avec les pays de la région pour trouver de nouvelles approches qui sortent du cadre classique, dans le but de développer des relations globales, en élargissant ses partenariats pour inclure le volet économique et de développement, afin de garantir la stabilité de la région, notamment dans le domaine de la sécurité alimentaire».
M. Sergov a souligné que «l’Algérie, en tant que pays central et stratégique en Afrique, peut jouer un rôle primordial dans la région, notamment au Sahel, en tant que médiateur pour trouver des solutions et résoudre les crises».
L’expert estime que la Russie et l’Algérie «disposent de nombreuses potentialités et qualifications pour renforcer la coopération et le partenariat stratégique dans plusieurs domaines, tels que l’économie, le commerce, la politique et l’éducation», ajoutant que «l’Algérie a une compréhension réaliste des évènements et pourrait constituer une bonne plateforme de coopération et de partenariat.
En outre, elle joue un rôle clé sur le marché international, étant un partenaire très important dans de nombreuses formes de coopération économique et énergétique».
De son côté, le directeur du Centre pour les études arabes et islamiques et directeur-adjoint scientifique à l’Institut des études orientales de l’Académie des sciences russe, Vasily Kuznetsov, a évoqué les défis sécuritaires et économiques en Afrique, notamment dans le Nord, avec les défis auxquels la région fait face, comme les changements climatiques et le problème de la sécheresse, outre la composante de la société en elle-même et le changement du tissu social L’expert russe a mis en avant «la force de l’Algérie, notamment en termes de médiation et de règlement des crises qui a prouvé son efficacité dans la région du Sahel en particulier».
Concernant le conflit du Sahara occidental, M. Vasily Kuznetsov a souligné que son pays «a toujours soutenu la lutte des peuples contre le colonialisme, et partant de ce principe, il soutient aussi la lutte du peuple sahraoui dans le cadre de la légalité internationale et sous l’égide de l’ONU».
A ce propos, les experts russes ont affirmé que Moscou «soutient la position de l’Algérie concernant le règlement du conflit du Sahara occidental», réaffirmant «son rejet des mesures unilatérales déjà exprimé auparavant, en condamnant la position de l’ancien président américain, Donald Trump, vis-à-vis du Sahara occidental».
Appelant à adopter une vision réaliste reposant sur les Chartes de l’ONU à ce sujet, M. Vasily Kuznetsov a mis l’accent sur l’impératif de voir «le Maroc changer sa position vis-à-vis du conflit», en vue de permettre au peuple sahraoui d’accéder à son droit à l’autodétermination. Aussi, il s’est dit préoccupé par le degré de développement des relations du Maroc avec l’entité sioniste, au vu de ce qui se passe en Palestine et à Ghaza.