Sa peine a été réduite en appel à six mois ferme : Fethi Ghares, coordinateur du MDS, quitte la prison

23/03/2022 mis à jour: 00:58
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Fethi Ghares, coordinateur national du MDS

Le coordinateur national du Mouvement démocratique et social (MDS), Fethi Ghares, a quitté la prison d’El Harrach hier, après plus de neuf mois de détention. 
 

Le verdict de son procès en appel, qui s’est tenu à la cour d’Alger le 8 mars, a été rendu dans la matinée. Il a écopé d’une condamnation d’un an de prison, dont six mois ferme, alors que le parquet avait requis trois ans de prison ferme, soit le même réquisitoire que celui prononcé en première instance. D’où sa libération le même jour. Plusieurs militants de son parti politique et d’autres, ainsi que des proches, qui se trouvaient à la cour d’Alger, se sont déplacés vers la maison d’arrêt d’El Harrach pour l’accueillir à sa sortie de cet établissement. 
 

Arrêté le 30 juin de l’année dernière à son domicile, Fethi Ghares avait été placé en détention provisoire dès le lendemain (1er juillet). Il a été poursuivi pour les chefs d’accusation d’«atteinte à la personne du président de la République», «outrage à corps constitué», «diffusion au public de publications pouvant porter atteinte à l’intérêt national», «diffusion d’informations pouvant porter atteinte à l’unité nationale» et «diffusion d’informations pouvant porter atteinte à l’ordre public», a indiqué le Comité national pour la libération des détenus (CNLD). 

Plusieurs formations politiques de l’opposition avaient dénoncé cette arrestation en y voyant une «criminalisation de l’acte politique». Après deux reports  dus au refus du détenu de comparaître par visioconférence, un mécanisme instauré pour cause de Covid-19 et décrié par plusieurs avocats surtout après l’amélioration de la situation sanitaire, son procès en première instance s’est finalement tenu le 26 décembre 2021 au tribunal de Hammamet (Bab El Oued). 
 

«Liberté pour tous les autres détenus»
 

Le parquet avait requis trois ans de prison ferme. Le 9 janvier 2022, le verdict a été rendu : Fethi Ghares a écopé d’une condamnation de deux ans de prison ferme, ce qui avait été dénoncé par plus d’un. Donc, beaucoup de militants et d’activistes ont accueilli sa libération hier avec soulagement. 
 

«Liberté pour tous les autres détenus d’opinion», a écrit l’avocate Zoubida Assoul, après avoir annoncé le verdict prononcé à l’encontre de Ghares. 
 

«C’est la solidarité et la résistance contre la répression et pour la défense des libertés démocratiques qui a fait reculer le pouvoir de fait et sa machine répressive», a estimé pour sa part Mahmoud Rechidi, secrétaire général du Parti socialiste des travailleurs (PST), formation politique suspendue par le Conseil d’Etat. 
 

«Libre, heureux et prêt au combat», a commenté quant à lui Yacine Teguia, membre du bureau national du MDS. 
Il faut rappeler, en dernier lieu, que Fethi Ghares a été très présent durant le hirak. Il avait pris part notamment à des marches du vendredi organisées dans des wilayas, surtout à l’ouest du pays, où les manifestants étaient réprimés. 
 

«On ne vas pas s’arrêter. On continuera la lutte», a clamé le coordinateur national du MDS après sa sortie de prison, alors qu’il était en route vers son domicile où beaucoup de militants, de proches et de voisins l’attendaient… 
 

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