Un système d’information continue sur l’état des routes sera mis en place dans chaque wilaya, a annoncé le ministre des Travaux publics jeudi dernier devant les députés.
Ce nouveau dispositif permettra d’«assurer l’entretien permanent des routes, avec un budget raisonnable», a indiqué le représentant du gouvernement en réponse aux questions soulevées par des parlementaires, qui sont eux-mêmes régulièrement interpellés par les habitants des différentes régions du pays.
Cet intérêt accru porté à ce secteur dénote la pression grandissante à laquelle est soumise l’infrastructure routière, qui devra non seulement canaliser le flux croissant des «véhicules de tourisme», mais aussi continuer à assurer sa vocation de vecteur de développement social et économique au bénéfice des populations locales, tout en palliant les retards dans l’extension du réseau ferroviaire.
Cette initiative enclenchée dans ce département ministériel apporte une nouvelle fois la démonstration que le recours au digital est désormais le moyen le plus efficace pour une meilleure emprise sur le réel. La technologie a beaucoup évolué dans ce domaine, offrant des systèmes d’information se révélant d’un grand secours pour les responsables en charge de la gestion des territoires et des infrastructures.
L’avantage premier est d’engager les opérations de réfection et d’entretien dans les plus brefs délais en mobilisant les budgets adéquats, en réduisant l’impact sur les usagers, et en évitant les surcoûts induits par les situations d’abandon ou de laisser-aller dans la conduite des affaires sectorielles.
Les lenteurs administratives traditionnelles, qui grèvent par ailleurs nombre de programmes destinés à l’amélioration du cadre de vie dans la collectivité, peuvent être évacuées en exploitant des logiciels spécialisés intégrant l’indice de l’état de la chaussée, mis au point et éprouvés depuis de nombreuses années dans le monde.
La mise en œuvre des outils innovants dans la gestion des routes permettra d’optimiser les interventions sur les infrastructures existantes et de concevoir de nouveaux projets pour mettre à niveau et moderniser ce secteur au cœur de la vie quotidienne des citoyens et de l’activité économique dans le pays.
Cette démarche novatrice ne met pas en suspens la nécessité de renforcer et de redéployer l’administration publique et les services déconcentrés de l’Etat, en leur donnant plus de moyens humains et matériels pour accomplir au mieux leur tâche dans tous les domaines.
Il faudra également se défaire de quelques attitudes et postures du passé, totalement inopérantes et n’ayant pour seul effet que de nourrir des désillusions et la défiance. Le temps où la route était réfectionnée la veille d’une visite officielle, et le circuit avantageusement sélectionné, est logiquement révolu. Les nouveaux systèmes d’information reposent sur des données récoltées auprès des usagers.
En plus de la révolution numérique, quelque évolution sur le plan culturel et de l’éducation est également fort indiquée.
Dans le même secteur des travaux publics, il a été préconisé récemment de contraindre les entrepreneurs à déposer une caution pour garantir la remise en état des routes. Tout en relevant que cette disposition équivaut à créer «un projet dans le projet», il faut noter que le défaut de rigueur et de conscience professionnelle est difficilement rattrapable par le biais du cautionnement.
Il y a également un logiciel social à désinstaller chez nombre d’habitants et de riverains qui, sitôt après avoir réclamé et obtenu la réalisation d’une nouvelle route, se mettent à la détériorer pour entraver ou annuler la circulation automobile et revenir ainsi à la quiétude de l’enclavement.