La CNMA a appelé à la mise en place d’un nouveau dispositif pour prendre en charge le risque climatique. Il s’agit pour la Caisse de passer d’une situation où l’Etat vient en aide aux agriculteurs ayant subi des dommages causés par des risques de calamités agricoles, non assurables (comme c’est le cas actuellement), à un système d’assurance des calamités agricoles.
En l’absence d’un dispositif d’assurance contre les risques climatiques dédié au secteur agricole, l’Etat continue de voler au secours des agriculteurs impactés par les calamités notamment la sécheresse et les inondations, et ce, en débloquant des aides spécifiques qui ne couvrent pas les pertes accusées.
Les conséquences engendrées par les dernières inondations survenues à travers plusieurs régions du pays viennent encore rappeler la nécessité d’accélérer la réforme des assurances agricoles pour la mise en place d’un dispositif d’assurance contre les calamités agricoles (DACA), ce qui aurait pu éviter le recours aux mesures conjoncturelles.
C’est le cas justement après les dernières instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a ordonné, lors de la réunion du Conseil des ministres le versement d’une indemnité de 50 000 DA durant le mois de ramadan au profit des agriculteurs impactés par les récentes inondations.
Evoquant le principe de «justice sociale», le chef de l’Etat a en effet ordonné le versement d’une indemnité de 50 000 DA durant le mois de ramadan, et ce, «dans un délai maximal d’une semaine», de même qu’il a ordonné l’indemnisation des agriculteurs pour les pertes occasionnées par les récentes inondations par le biais de la CNMA.
Faudrait-il rappeler dans ce sillage que la caisse a eu tout au long de ces trois dernières années particulièrement à prendre en charge et à gérer de nombreux dossiers dans ce cadre.
Entre les incendies, les épisodes de sécheresse devenus récurrents et les inondations, ce ne sont pas les calamités qui ont manqué au cours de cette période. Effets des changements climatiques qui imposent une réflexion mais surtout des actions concrètes pour amorcer la réforme du système d’assurance agricole.
Nouveau dispositif
La CNMA a déjà travaillé dans ce sens appelant à la mise en place d’un nouveau dispositif pour prendre en charge le risque climatique. Il s’agit pour la caisse de passer d’une situation où l’Etat vient en aide aux agriculteurs ayant subi des dommages causés par des risques de calamités agricoles, non assurables (comme c’est le cas actuellement) à un système d’assurance des calamités agricoles.
Théoriquement, la démarche s’articule autour des principes de rationalisation du recours aux fonds publics d’aide à l’agriculture et la responsabilisation de l’agriculteur face à ces risques pour les prévenir et contracter une assurance. Elle devrait donc minimiser les dépenses de l’Etat dans ce cadre.
L’autre avantage, selon la CNMA, c’est qu’elle offrira une opportunité d’accès facile aux crédits agricoles pour les agriculteurs et éleveurs.
De même qu’elle contribuera à une meilleure traçabilité et suivi des soutiens et crédits octroyés par les institutions financières aux professionnels du secteur selon les explications fournies à maintes reprises par la caisse, et ce, d’autant que le Fonds de garantie contre les calamités agricoles (FGCA), créé en 1988 pour verser les aides d’urgence, a marqué ses limites, en raison de la lourdeur administrative dans le traitement des dossiers d’indemnisation.
D’où le retard dans la prise en charge de ces dossiers à chaque calamité. Dans certains cas, le traitement prend jusqu’à deux ans avec toutes les conséquences qui en découlent que ce soit pour les agriculteurs et les éleveurs où la CNMA.
Cette dernière, par le biais de son premier responsable, Cherif Benhabilès, a déjà tiré la sonnette d’alarme. «Nous ne pouvons plus continuer à compter que sur des indemnités.
Il est grand temps de changer l’approche avec l’implication des assureurs et passer de la logique d’assistanat à une logique économique», a-t-il souligné en décembre dernier.