Révision de l'accord d'association Algérie-Union européenne : L'insistance d'Alger

24/06/2023 mis à jour: 03:08
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Photo : D. R.

Il s’agit là d’une énième sortie d’un des membres du gouvernement de Tebboune sur le sujet. En plus de l’Exécutif, d’autres voix se sont fait entendre ces dernières années pour appeler à une révision approfondie de cet accord, en raison des déséquilibres qu’il génère avec l’Algérie.

Le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations a déclaré, jeudi à la Foire internationale d’Alger (FIA), en marge du Forum d’investissement et d’exportation que «la partie algérienne s’attelle à la révision et à l’évaluation» de l’Accord d’association avec l’Union européenne.

Un des arguments avancés  serait que certains produits nationaux, en particulier l’acier, ne bénéficient pas  des mêmes exemptions sur le marché européen que celles accordées par l’Algérie à la partie européenne dans le cadre de cet accord entré en vigueur en 2005.

Il s’agit là d’une énième sortie d’un des membres du gouvernement de Tebboune sur le sujet. En plus de l’Exécutif, d’autres voix se sont aussi faites entendre ces dernières années pour appeler à une révision approfondie de cet accord, en raison des déséquilibres qu’il génère avec l’Algérie. Alors que le partenaire européen, faut-il le souligner, ne l’entend pas vraiment de cette oreille.

Des observateurs avertis n’ont pas manqué pourtant de pointer des échanges commerciaux en défaveur de l’Algérie. Le président Tebboune avait en effet demandé, il y a près de deux ans, à revoir les dispositions de cet accord «clause par clause» selon une approche «gagnant-gagnant».

Où en est ce vaste chantier ? Il s’agit en effet de voir quelles sont les possibilités d’un rééquilibrage des échanges commerciaux avec la puissance économique européenne. Importer moins, exporter plus. Ou à tout le moins attirer des investissements étrangers tel que promis à l’annonce de la signature de cet accord en 2002.

Par ailleurs, le gouvernement affiche son ambition d’augmenter le montant des exportations hors hydrocarbures durant cette année. Le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, a affirmé, jeudi à Alger, que les importateurs étaient invités, à partir de 2024, à investir dans des projets productifs, et ce, dans le cadre des efforts des autorités publiques visant à rationaliser les importations du pays, notamment en ce qui concerne les produits que l’Algérie pourrait produire localement.

«A partir de l’année prochaine, de nouvelles mesures seront mises en place pour l’activité d’importation», a-t-il annoncé. Zitouni a affirmé que cette mesure s’inscrivait dans le cadre des efforts des autorités publiques visant la rationalisation de la facture d’importation, la lutte contre la surfacturation ou la sous-facturation dans le domaine du commerce extérieur.

Le ministre a rappelé que parmi les mesures prises dans ce cadre, figure la création d’une plateforme numérique au niveau de l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex), qui permet de surveiller et de suivre toutes les factures, que ce soit d’exportation ou d’importation, à même de contrôler les prix des produits pour les fournisseurs ou les clients.

«Je lance un appel à tous les opérateurs à faire bon usage de l’argent des Algériens, car il y a une enquête approfondie sur chaque facture émise ou transfert d’argent accepté et domicilié dans les banques algériennes », soulignant que la loi est claire en matière de lutte contre ces activités commerciales illégales.  

Algérie – Grande-Bretagne : Entretiens sur les moyens de renforcement de la coopération bilatérale

Le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, a reçu, jeudi à Alger, l’envoyé du Premier ministre britannique chargé du partenariat commercial avec l’Algérie et le Liban, Lord Richard Risby, avec lequel il a passé en revue les moyens de renforcer la coopération économique et commercial bilatérale, a indiqué un communiqué du ministère.

M. Zitouni a affirmé au responsable britannique qui effectue une visite de travail en Algérie, «l’importance du marché algérien en tant que destination d’investissement prometteuse, en plus des privilèges accordés au titre de la nouvelle loi sur l’investissement». R. E.

 

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