Certains pays membres de l’alliance OPEP+ peinent à atteindre leurs objectifs de production de pétrole conformément aux augmentations décidées, ces derniers mois, par l’Organisation et ses alliés. Il manquerait 700 000 barils par jour aux quotas décidés par l’Opep+ pour le mois de janvier, selon la dernière enquête révélée par S&P Global Platts.
Les difficultés de la coalition à suivre le rythme de ses augmentations mensuelles de quotas de 400 000 b/j ont suscité, selon Platts, «des critiques de la part de ses principaux clients de pétrole brut, notamment les Etats-Unis et l’Inde, qui affirment que le groupe devrait exploiter sa capacité de production inutilisée pour faire baisser les prix du pétrole qui n’ont pas connu une telle hausse depuis sept ans».
Cependant, les responsables de l’OPEP+, qui doivent se réunir le 2 mars pour déterminer les objectifs de production d’avril, «affirment que les prix ont dépassé les niveaux conformément aux fondamentaux actuels du marché, en raison de la montée des risques géopolitiques en Ukraine et ailleurs». Soutenant que «de nombreux pays sous-performants ne sont confrontés qu’à des revers temporaires qui peuvent être rapidement inversés».
Les 13 pays de l’OPEP ont augmenté leur production, en janvier, de 150 000 b/j par rapport à décembre, pompant 28,19 millions de b/j de brut, tandis que les neuf partenaires non membres de l’OPEP, menés par la Russie, n’ont réussi à ajouter que 10 000 b/j, produisant 13,99 millions de b/j, selon l’enquête. Au total, 14 des 18 membres disposant de quotas ont produit en deçà de leurs objectifs, selon les calculs de Platts.
Les co-leaders de l’OPEP+, la Russie et l’Arabie Saoudite, ont tous deux pompé 10,08 millions de b/j en janvier, n’atteignant pas non plus leurs quotas de 10,122 millions de b/j.
Les Emirats arabes unis ont légèrement dépassé leur quota en janvier, pompant 2,93 millions de b/j.
La production de la Libye – exemptée de l’accord Opep+ – a glissé sous 1 million de b/j pour la première fois depuis octobre 2020, en raison de problèmes dans ses champs pétrolifères du Sud-Ouest et de l’Est. La production a nettement rebondi dans la seconde quinzaine de janvier, mais le mauvais temps a également entraîné une baisse des exportations.
L’Irak a également vu sa production entravée par le mauvais temps et des problèmes techniques. Le pays a pompé 4,26 millions de b/j, soit une baisse de 50 000 b/j, selon l’enquête.
Pendant ce temps, le Kazakhstan a vu sa production chuter de 80 000 b/j alors qu’il était en proie à des manifestations antigouvernementales qui ont perturbé certaines opérations en amont début janvier,
Malgré de solides gains des principaux membres du groupe, dont les pays du Golfe et la Russie, ainsi que le Nigeria qui a augmenté de nouveau sa production, après ses difficultés passées, les perturbations dans plusieurs pays de l’OPEP+, dont le Venezuela (exemptée), le Kazakhstan, la Libye (exemptée) et l’Irak, ont limité la croissance du bloc, indique Platts.