Les prix du pétrole, qui étaient tombés en dessous de 70 dollars le baril en septembre, pour la première fois depuis fin 2021, ont depuis nettement rebondi. Hier, le Brent s’échangeait au-dessus de 75 dollars le baril, soutenu par des facteurs géopolitiques. Depuis le début de la semaine, les prix ont augmenté d’environ 5% en raison des craintes d’une éventuelle escalade au Moyen-Orient.
Les ministres membres du Comité ministériel conjoint de suivi (JMMC) de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés non Opep ont abordé, lors de leur réunion tenue hier par visioconférence, les récents développements relatifs au marché pétrolier, en proie à une forte volatilité depuis des mois, ainsi que le respect des engagements de réduction de la production de certains pays de l’OPEP+. Un engagement crucial pour arriver à la pleine conformité, objectif primordial pour le maintien de la stratégie de l’Opep+, et la cohésion de ses rangs, dans un environnement géopolitique de plus en plus difficile et une conjoncture économique perturbée par des visions «contradictoires».
Selon un communiqué du ministère de l’Energie et des Mines, les membres du JMMC ont échangé «des points de vue constructifs sur les perspectives à court terme du marché pétrolier». Le ministre de l’Energie et des Mines a notamment rappelé que «depuis le début de l’été, le marché est marqué par une volatilité excessive, des inquiétudes persistantes quant à la croissance économique mondiale et un ralentissement notable de la demande en produits pétroliers, alors même que les stocks mondiaux demeurent élevés et que le marché pétrolier reste correctement approvisionné».
Le ministre a annoncé que «les membres du JMMC ont convenu de maintenir un contact étroit, de continuer à échanger régulièrement des points de vue et de rester particulièrement attentifs aux évolutions susceptibles d’affecter les fondamentaux du marché au cours des prochaines semaines». Pour ce qui est de l’ordre du jour précis, le Comité ministériel conjoint de suivi a examiné les données de production de pétrole brut pour les mois de juillet et août 2024 et les conditions actuelles du marché.
Au cours de la réunion, «la République d’Irak, la République du Kazakhstan et la Fédération de Russie ont confirmé qu’elles avaient atteint la pleine conformité et la pleine compensation, conformément au calendrier soumis pour septembre. Les trois pays ont réitéré leur ferme engagement à maintenir la pleine conformité et la pleine compensation pendant toute la durée restante de l’accord».
Les évaluations finales des niveaux de production de pétrole brut de septembre seront basées sur les sources secondaires approuvées, fournissant des données sur la production des pays participant à la Déclaration de coopération (DoC), qui seront disponibles d’ici la deuxième semaine d’octobre 2024, indique la même source. Mohamed Arkab a souligné à ce propos que «le JMMC a observé avec satisfaction qu’une grande majorité des pays de l’OPEP+ respecte pleinement les niveaux de production requis» tout en précisant «l’importance, pour tous les pays signataires de la Déclaration de coopération, de poursuivre leurs efforts et de compenser les surplus produits au cours des mois précédents».
Pour sa part, l’Opep souligne, dans un communiqué publié sur son site internet à l’issue des travaux du comité, que celui- ci «a pris note des trois ateliers techniques distincts entre les représentants de la République d’Irak, de la République du Kazakhstan et de la Fédération de Russie et des sources secondaires visant à discuter des détails de la production de septembre et à soumettre leurs plans de compensation révisés qui incluent la surproduction d’août, conformément aux plans soumis au secrétariat de l’OPEP».
Respect des ajustements de production convenus
Le JMMC, qui compte plusieurs membres de l’Alliance – dont l’Arabie Saoudite, la Russie, les Emirats arabes unis et l’Algérie –, a souligné l’importance cruciale de parvenir à une conformité et une compensation totales. Il continuera, insiste l’Opep, «de surveiller le respect des ajustements de production convenus lors de la 37e réunion ministérielle de l’OPEP et des pays non membres de l’OPEP (ONOMM), qui s’est tenue le 2 juin 2024».
Le Comité continuera également de veiller aux «ajustements de production volontaires supplémentaires annoncés par certains pays participants de l’OPEP et des pays non membres de l’OPEP, comme convenu lors de la 52e réunion du JMMC, qui s’est tenue le 1er février 2024». En outre, le Comité évaluera en permanence les conditions du marché, ajoute le communiqué. «Le JMMC conserve le pouvoir de convoquer des réunions supplémentaires ou de demander une réunion ministérielle OPEP et non OPEP, comme établi lors de la 37e ONOMM tenue le 2 juin 2024. La prochaine réunion du JMMC (57e) est prévue le 1er décembre 2024», précise encore l’Opep.
Les prix du pétrole, qui étaient tombés en dessous de 70 dollars le baril en septembre, pour la première fois depuis fin 2021, ont depuis nettement rebondi. Hier, le Brent s’échangeait au-dessus de 75 dollars le baril, soutenu par des facteurs géopolitiques. Depuis le début de la semaine, les prix ont augmenté d’environ 5% en raison des craintes d’une éventuelle escalade au Moyen-Orient.
L’OPEP+ a réduit sa production d’un total de 5,86 millions de barils par jour (bpj), soit environ 5,7% de la demande mondiale, dans une série de mesures convenues depuis fin 2022. Elle prévoit une augmentation de 180 000 bpj en décembre, dans le cadre d’un dénouement progressif de sa dernière série de réductions volontaires au cours de 2025. La hausse, qui devait débuter en octobre, a été retardée de deux mois en raison de la chute des prix.