Réunion des ministres des Affaires étrangères africains et nordiques à Alger : Attaf plaide pour un ordre mondial plus équilibré

18/10/2023 mis à jour: 21:14
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Allocution d'Ahmed Attaf, lors de la 20e session de la réunion ministérielle des pays africains et nordiques, hier au CIC - Photo : H. Lyès

Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a évoqué la situation tragique en Palestine, appelant la communauté internationale à apporter une aide urgente aux populations de Ghaza qui subissent un siège total et des bombardements incessants.

La 20e session de la réunion ministérielle des pays africains et nordiques s’est ouverte, hier, au Centre international des conférences d’Alger, avec la participation d’une trentaine de pays dont les cinq de l’Europe du Nord (Danemark, Norvège, Finlande, Suède et Islande). Dans son allocution d’ouverture, le ministre des Affaires étrangères (MAE), Ahmed Attaf, a mis l’accent sur «l’importance du dialogue dans un monde de plus en plus divisé et exposé aux chocs et aux conflits».

Rappelant l’attachement du président Tebboune au dialogue et à la concertation comme moyens de résolution des crises et conflits, M. Attaf a salué la tenue, pour la première fois en Algérie, de cette réunion pour la coopération et la concertation entre l’Afrique et les pays nordiques.

Saluant les positions historiques et honorables des pays nordiques qui ont défendu les droits des peuples africains à l’autodétermination et soutenu les mouvements de libération en Afrique, M. Attaf a mis en avant le fait que l’Afrique et les pays nordiques sont unis par les mêmes valeurs sur lesquelles repose l’Organisation des Nations unies (ONU), à savoir la promotion de la paix, la défense de la souveraineté des pays, le respect du droit international, la consécration du droit des peuples à l’autodétermination et le règlement des crises et des conflits par des moyens pacifiques.

Appel à une aide urgente pour la Palestine

Le chef de la diplomatie algérienne a relevé, dans ce sillage, la situation tragique en Palestine, particulièrement à Ghaza, qui subit, depuis une dizaine de jours, un siège complet et un pilonnage incessant des forces d’occupation israéliennes, tuant plus de 3000 Palestiniens dont des enfants, et blessant près de 14 000 autres.

Condamnant fermement ces bombardements «au vu et au su de tout le monde, sans le moindre respect des règles humanitaires et des lois internationales», M. Attaf a renouvelé l’entière solidarité de l’Algérie avec «les frères palestiniens».

Il a, en outre, appelé la communauté internationale à assumer ses responsabilités et à apporter un «soutien urgent en faveur des opprimés et des persécutés, pour mettre fin à cette agression et œuvrer à la relance du processus de paix, en vue de permettre au peuple palestinien d’établir son Etat indépendant sur les frontières de 1967 avec Al Qods comme capitale».

Le MAE a évoqué un autre peuple qui subit encore les affres de la colonisation et qui se trouve en Afrique. Il s’agit du peuple sahraoui. Il a ainsi réitéré le soutien de l’Algérie à cette «cause juste» et «au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, au recouvrement de ses terres spoliées et au parachèvement du processus de décolonisation en Afrique».

Aspirations communes

Abordant la situation au Sahel, M. Attaf a souligné que les populations de cette région «souffrent des retombées de la pauvreté, de l’insécurité et de l’instabilité, suite aux nombreux changements inconstitutionnels». Mais, a-t-il assuré, l’Algérie est résolument engagée pour aider les pays du Sahel à surmonter leurs difficultés et à régler leurs problèmes dans «l’intérêt de la région, en particulier, et de l’Afrique, en général».

Il estime que «rien ne doit entamer notre volonté et nos aspirations à un avenir prospère garantissant la sécurité, la stabilité, le développement et le bien-être de tous, sans exclusion aucune ni discrimination». M. Attaf a relevé également la nécessité de mettre fin à la marginalisation au sein des instances internationales des pays en voie de développement, à leur tête les pays africains.

Il a ainsi plaidé pour un ordre mondial plus «équilibré et juste». Pour lui, cette rencontre «traduit les aspirations communes à établir des ponts de coopération et de solidarité face à tous ces défis et menaces accrues.

De son côté, le ministre des Affaires étrangères du Danemark, porte-parole des pays nordiques, Lars Lokke Rasmussen, a plaidé, lors de son intervention, pour «un système international juste», appelant «à œuvrer de concert pour renforcer le travail des institutions internationales».

«Dans ce monde en mutation, l’Afrique est une force qui a son poids et son importance et qui jouit d’une grande diversité, d’où notre présence ici pour explorer les opportunités, à même de renforcer nos relations bilatérales», a affirmé Lars Lokke Rasmussen, qui a appelé à des «échanges francs» durant cette réunion ministérielle.

Evoquant la crise ukrainienne et son impact sur la sécurité alimentaire mondiale ainsi que la situation au Moyen-Orient et les changements anticonstitutionnels en Afrique, le chef de la diplomatie danoise a insisté sur le développement durable et l’instauration de la sécurité et de la stabilité dans le monde.

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