Les régions du Sud ont connu durant la haute saison une affluence de touristes nationaux et étrangers. Les wilayas les plus visitées sont Djanet, Tamanrasset, Illizi et Ghardaïa. Les vols directs et la délivrance de visa à l’arrivée ont boosté ces destinations.
Le Sud algérien a connu lors de cette saison une grande affluence de touristes algériens et étrangers. Ça repart très fort après une période difficile à la fois pour les touristes et pour les professionnels du secteur, qui ont besoin de refaire leur trésorerie.
Il y a eu une forte demande pour le Sud, essentiellement parce qu’il est perçu comme une destination «authentique» avec des paysages variés et préservés, où l’histoire s’écrit depuis des siècles et surtout où les traditions et les coutumes sont perpétuées.
Les habitants de cette partie du pays tiennent à leurs traditions comme à la prunelle de leurs yeux. Un patrimoine qui a traversé le temps sans prendre une ride et a inspiré les nouvelles générations.
Après la parenthèse de la Covid-19, la page semble être tournée. Les attentes des touristes ont changé : aujourd’hui, ils ont envie de retrouver «du vrai temps en famille et découvrir des choses plus authentiques», selon le gérant d’une agence de voyages.
Le rapport aux valeurs du voyage ne sont plus les mêmes.
Le tourisme saharien a ses particularités. C’est d’abord, notent les spécialistes, un tourisme d’aventure : le voyageur va dormir à la belle étoile, suivre le rythme de la nature, vivre en symbiose avec un environnement naturel et couper radicalement avec le rythme endiablé de la vie moderne.
Ce type de voyage a un nom : le tourisme d’itinérance, très en vogue actuellement toutes destinations confondues. Le touriste va à la découverte d’un mode de vie différent, des arts culinaires, de l’habit et l’artisanat ainsi que toutes les autres composantes de l’identité des habitants du Sud. Les circuits sont concentrés sur l’humain et la rencontre. Cela renforce l’interconnaissance et l’amitié.
Pour Bennana Abdelkader, guide touristique et moniteur de ski sur sable à Beni Abbès, «le profil des touristes est varié : il y a les familles et les jeunes. Les étrangers s’intéressent beaucoup à l’histoire et à la particularité de la région. Ils posent beaucoup de questions précises. Les Algériens cherchent le repos et le dépaysement». Les touristes ont découvert des endroits inédits et ont vécu une expérience enrichissante.
Le retour des étrangers a été grandement facilité par l’octroi de visas à l’arrivée lorsqu’ils viennent par le biais d’agences de voyages. Une mesure qui a été qualifiée de «petite révolution». C’est une mesure transitoire en attendant d’instaurer le visa électronique, un processus qui est en cours.
Le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, a annoncé la création et le lancement d’un visa électronique en octobre dernier en marge du 21e Salon international du tourisme et des voyages (Sitev). La trajectoire est bonne et pourra susciter une relance effective. Reste à trouver le bon rapport qualité/prix et monter en cadence. On s’aperçoit aujourd’hui que les choses vont nettement mieux. Il faut toutefois se garder de toute autosatisfaction, des progrès supplémentaires pouvant toujours être réalisés.
Le retour des étrangers a aussi contribué à lutter contre les préjugés sur l’Algérie, qui ne serait pas une «destination sûre» alors qu’elle l’est pour les âmes d’aventuriers gourmands d’histoire, de culture et de nature. Le ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères a assoupli les conseils aux voyageurs pour l’Algérie : la zone de Djanet, notamment, est passée du rouge à l’orange, ce qui signifie que le Sud algérien est de nouveau accessible aux voyageurs, après 14 ans de fermeture.
Cette saison a connu également l’instauration du vol saisonnier Paris-Djanet (liaison hebdomadaire directe, tous les samedis) opéré par la compagnie nationale Air Algérie depuis le 17 décembre 2022. Les wilayas les plus visitées par les étrangers sont Djanet, Tamanrasset, Illizi et Ghardaïa sans compter ceux qui ont déjà bénéficié du visa classique, les travailleurs étrangers et les résidents.
Les étrangers sont originaires de 17 pays, dont les plus importants sont la France, l’Italie, l’Allemagne et l’Espagne, suivis d’autres pays, tels que la Pologne, la Belgique, la Grèce, la Chine, le Chili, le Japon, la Hongrie, la Russie, l’Arabie Saoudite et la Jordanie. La saison saharienne a connu aussi un flux important de nationaux, surtout pendant la fin de l’année et les vacances d’hiver pour un séjour moyen de 3 jours.
La configuration est identique dans tous les hôtels publics et privés et les maisons d’hôte : les nationaux ne viennent que pendant cette période ou pendant les festivités du «Mawlid». Le handicap dans ce cas reste le manque de capacités du transport aérien. Air Algérie ne programme vers les destinations du Sud que de petits appareils (avion de type ATR) et exceptionnellement des Boeing qui sont toujours complets.