Les branchements illégaux au réseau de l’alimentation de l’eau potable (AEP) continuent d’impacter la qualité de distribution de l’eau à travers les ménages de la capitale. Ce constat a été fait récemment par les responsables de la Société des Eaux et d’Assainissement d’Alger (SEAAL).
Cette dernière a fait, à priori, le «serment» dans le cadre de ses fonctions de lutter contre ce phénomène qui est dommageable à bien des égards. C’est à travers une émission, diffusée cette semaine sur les ondes de la radio nationale consacrée à l’utilisation de l’eau, que le responsable auprès de la société de gestion, M. Djamel Eddine M’hamedi, a tenu à expliquer l’impact négatif dû au branchement illicite au réseau AEP.
L’intervenant a mis l’accent sur trois points distincts. «Sur le plan sanitaire, les branchements illicites pourraient mener au risque des maladies à transmission hydrique (MTH) comme le choléra et la typhoïde», a lancé d’emblée l’intervenant au micro de la radio Chaine 1 et d’expliquer qu’«il y a un risque certain que les eaux usées pénètrent à travers les canalisations pendant les plages d’horaires de non-distribution de l’eau potable».
Autre impact évoqué par M. M’hamedi, celui lié à l’aspect technique. Dans ce sillage, il a tenu à égrener son chapelet d’arguments pour justifier les perturbations qui caractérisent quotidiennement la distribution irrégulière de l’eau dans les foyers. «Il y a une corrélation directe entre les branchements mal faits et anarchiques et le débit de l’eau envoyé à travers les réseaux de distribution.
Ces branchements non déclarés engendrent certainement une consommation irrégulière, c’est-à-dire, plus de consommation due à la non-facturation. Raison pour laquelle des perturbations sur l’AEP sont constamment signalées par les abonnés», avait synthétisé le responsable.
Quant au troisième impact ayant trait à l’aspect commercial, la situation qui prévaut cause des déficits financiers importants pour la SEAAL à cause de la non-facturation. De son côté, le responsable du service client de la SEAAL, M. Mohamed Lamine Laïb, a indiqué que des enquêtes sur le terrain sont quotidiennement menées afin de lutter contre le phénomène des branchements anarchiques ainsi que les foyers qui ne se sont toujours pas conformés auprès de la société de gestion.
A la question de la journaliste concernant les mécanismes utilisés pour déceler les consommateurs récalcitrants, il indique qu’«à travers 600.000 enquêtes entreprises sur le terrain, environs 48.700 foyers ont été déclarés non conformes au branchement auprès de la société de gestion».
Dans le même contexte, le responsable précise qu’à ce jour, quelque 59.459 clients ont été totalement régularisés. Le chiffre, selon M. Laïb, comprend 58 141 clients régularisés jusqu’au 31 décembre de l’année dernière et 1318 autres clients formalisés durant le trimestre de l’année en cours. «L’entreprise de gestion a employé la méthode de l’amabilité pour régulariser les consommateurs non déclarés.
Après enquête faite sur le terrain, nous demandons aux consommateurs de se rapprocher de l’agence la plus proche afin de régulariser leurs situations. Une invitation qui se traduit par la proposition de plusieurs facilitations pour que le client intègre de manière définitive le circuit formel. En somme, la consommation facturée. Pour les récalcitrants, ce sont des procédures judiciaires qui sont engagées», conclut M. Laïb.
Pour mener à bien son programme de lutte contre les branchements illicites, la SEAAL mise beaucoup sur la sensibilisation, et ce, à travers ses supports de communication ainsi que l’engagement des mouvements associatifs. Le réseau de l’alimentation en l’eau potable s’étend actuellement sur 5200 km à travers le territoire de la capitale.
Environ, 200 contrôles de la qualité de l’eau sont quotidiennement menés par les équipes spécialisées de la SEAAL.