Resacraliser l’école

08/04/2023 mis à jour: 15:45
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Délivrée du tourment des grèves cycliques, l’école peine à retrouver durablement une stabilité lui permettant de s’engager sur la voie exclusive de l’apprentissage et du succès.

La sauvegarde de l’institution éducative, en lui assurant toutes les conditions de son épanouissement et de son accès pérenne au monde du savoir et de l’innovation, est le principal facteur de progrès du pays, en attente lancinante d’un destin à la hauteur de ses potentialités humaines et naturelles.

L’introduction de l’enseignement de l’anglais dès le cycle primaire aura été l’une des décisions les plus courageuses de ces dernières décennies.

En politique, le volontarisme est parfois, sinon toujours, une véritable qualité. Après les laborieuses mises en garde et le scepticisme ayant accueilli cette mesure salutaire, les échos qui proviennent des écoles sont, sans surprise, encourageants.

Les élèves ont fait valoir leur aptitude optimale à apprendre. Ils laissent à leurs aînés le soin de préserver le butin de guerre du siècle passé, et de poursuivre les querelles idéologiques sur lesquelles l’Algérie indépendante a régulièrement achoppé.

Si le début de l’année scolaire a été bien encadré, les premières semaines de mars dernier ont été calamiteuses. Avant de quitter leurs classes, quasiment sauvés par le gong des vacances de printemps, les élèves n’étaient pas loin de nécessiter un suivi psychologique, après la tournure effarante prise par l’affaire des piqûres aux abords des écoles. L’irrationnel aux portes du temple du savoir et l’insécurité à l’endroit où elle doit être continuellement proscrite.

Ce triste épisode a été très mal géré et l’on a fait fi de la capacité des élèves à être connectés aux actualités et à la chronique médiatique en lien avec leur vie scolaire. Ils seront submergés d’«infox» et de vidéos diffusées par des internautes pourchassant des passantes qui détonnaient dans le paysage.

La parenthèse du psychodrame s’est refermée et il reste à espérer que cela ne resurgisse pas sous de nouvelles formes dans les prochains mois et années. Les leçons à tirer, pour les adultes, notamment les responsables, sont aussi simples que cruciales.

Il leur appartient de rendre à l’institution éducative ses lettres de noblesse, et son caractère sacré dès lors qu’elle forme les générations qui assureront à terme le fonctionnement et la direction du pays. 
Une école performante, protégée des vicissitudes extérieures, a existé par le passé, il suffit de la réinventer, de réhabiliter des services obligatoires qui viennent en soutien à la scolarité.

Par la conjugaison désastreuse de la gabegie et de la réduction des budgets, la notion même de ramassage scolaire a disparu.

Les abords des écoles auraient été plus simples à gérer et à sécuriser si les bus scolaires remplaçaient les norias de voitures qui s’agglutinent devant les établissements de l’éducation plusieurs fois par jour, et où peuvent, en effet, s’insérer des agresseurs potentiels.

Désargentées et sous-équipées, les communes se sont désengagées de ce dossier, sans qu’aucune autorité ne le prenne en charge.

Par ailleurs, le défaut de cantine scolaire précipite journellement les élèves dans la rue, livrés aux quatre vents et exposés au danger.

Sans céder à l’amplification des faits, encore moins à leur déni, l’analyse sereine des événements permet d’identifier l’origine des maux et d’y apporter des solutions souvent basiques et élémentaires. Les moyens n’ont jamais manqué dans aucun secteur, y compris celui des importations. Ils ne peuvent manquer pour l’école.

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