La reprise des cours au niveau du secteur de l’Education nationale, prévue dimanche 7 février, après une première prolongation de 10 jours décidée par le président de la République sur recommandation de la commission nationale de suivi et de la lutte contre la pandémie, fait débat au sein des différents acteurs du secteur.
En effet, à quelques jours de la date du retour des élèves sur les bancs des écoles, les avis restent partagés sur cette question, objet de vives controverses tant au niveau du personnel enseignant, de l’encadrement et des équipes pédagogiques que des parents d’élèves. Ces derniers renouent, une fois de plus, avec le stress et le cauchemar de l’année scolaire précédente fortement impactée par les effets de la pandémie et le spectre de l’année blanche qui avait plané sur le secteur avec, à la clé, des retombées psychologiques lourdes de conséquences sur les élèves.
Les parents sont écartelés entre, d’un côté, le risque élevé de contamination de leurs enfants en cette phase de forte circulation et de contagiosité du virus, et de l’autre côté, la hantise du décrochage scolaire, voire la perspective que l’année scolaire soit compromise, notamment pour les classes d’examen dans les différents paliers d’enseignement.
La crainte des familles est d’autant plus justifiée, cette fois-ci encore, qu’aucune alternative pédagogique ne s’offre aux élèves et à leurs parents pour pallier le retard accusé dans la concrétisation du programme scolaire. Le recours traditionnel aux cours particuliers pour les familles qui peuvent s’offrir ce «luxe» pour leurs enfants n’est pas raisonnablement envisageable au regard de la conjoncture sanitaire présente qui requiert un surcroît de vigilance face à la recrudescence des contaminations.
Les clusters enregistrés au niveau de nombreux établissements scolaires à travers le pays, incitant le gouvernement à fermer temporairement les écoles, ont suscité une profonde inquiétude auprès des familles. Les spécialistes sont unanimes à reconnaître que l’école constitue un des principaux vecteurs de contamination de masse responsable de la propagation du virus au sein de familles entières, à la faveur de cette 4e vague.
La tendance à la baisse du chiffre des contaminations enregistrée consécutivement à la fermeture temporaire des établissements scolaires montre bien, ainsi que l’avaient préconisé les experts, l’inéluctabilité et la justesse d’un telle option pour briser la chaîne de contamination du virus. Mais pour autant, aussi longtemps que durera la pandémie, le risque des contaminations dans les établissements scolaires persistera.
D’autant que, selon les syndicats du secteur de l’éducation, rien n’a été entrepris au niveau des écoles durant cette période de congé forcé pour désinfecter les lieux de façon à pouvoir accueillir les élèves dans les meilleures conditions sanitaires.
L’engagement pris par les pouvoirs publics d’initier des missions régulières d’inspection dans les établissements scolaires pour imposer le respect du protocole sanitaire n’est pas toujours suivi d’effet.
Pour pallier la déficience de l’Etat, certaines écoles privées ont exigé de leurs élèves la présentation d’un test de dépistage négatif à la reprise des cours. Mais pour assurer une bonne veille sanitaire, l’initiative doit être soutenue dans le temps et renouvelée périodiquement. Un luxe que la majorité des familles algériennes ne peuvent pas se permettre du fait du non-remboursement des tests par la Sécurité sociale et de leurs coûts excessifs.