Après près de 17 jours de confinement, plus de dix millions d’élèves ont repris le chemin de l’école dans une atmosphère de peur d’être contaminés par la Covid-19. Des conditions d’hygiène approximatives et beaucoup d’absences ont caractérisé cette reprise scolaire marquée par la décision de reporter les examens.
En effet, les établissements scolaires ont rouvert leurs portes hier. Même si les hautes autorités du pays ont insisté sur l’obligation du respect du protocole sanitaire, la réalité est loin de la perfection espérée. Plusieurs établissements ont accueilli les élèves dans des conditions lamentables. Le manque de moyens est pour beaucoup dans l’absence de thermomètre frontal nécessaire pour la prise de température à l’entrée de l’école.
Ceci, sans oublier le manque d’hygiène, dont la principale cause est partagée entre le manque de moyens humains et financiers, mais aussi les pénuries d’eau courante. Selon les déclarations recueillies d’enseignants, même l’opération de désinfection n’a pas été à la hauteur du risque présent dans les établissements.
Pour ce qui est des masques et des gels hydro-alcooliques, l’effort des parents d’élèves n’est pas à négliger. «Je ne vais pas attendre de l’établissement qu’il protège mes enfants. J’en ai trois, chacun dans un palier. J’assume les frais des bavettes et du gel. Je mesure même leur température avant qu’ils ne partent à l’école. C’est moins de risques pour nous et pour leurs camarades», affirme Karim, 48 ans, père de famille. Il ne cache pas, toutefois, sa crainte quant à la persistance de la pandémie.
En effet, même si le ministère de l’Education nationale s’abstient de se prononcer sur la question, beaucoup d’absences ont été recensées dans les rangs des enseignants et des élèves. Houda, élève en 1re année primaire à l’école Aïssat Idir, à Alger, était d’ailleurs déçue de constater que son enseignante a été remplacée.
Selon les propos de la petite, leur nouvelle institutrice leur a dit que sa collègue était contaminée. Au lycée Ibn Nass, des classes n’ont pas eu de cours de français depuis le début de l’année. Le manque de personnel enseignant est criard.
Cela a directement impacté la gestion administrative des classes, qui finalement ont été fusionnées, mettant de côté les mises en garde quant au respect de la distanciation physique.
Les vacances du printemps réduites
Pour ce qui est des retards dans l’avancement des programmes, le ministère de l’Education nationale a annoncé, dans la soirée de samedi, une série de mesures d’accompagnement pour cette reprise.
Dans une note envoyée aux directeurs de l’éducation, aux inspecteurs et directeurs des établissements, le département de Abdelhakim Belabed, ministre de l’Education nationale, a décidé de reporter les devoirs du 2e trimestre dans les collèges et les lycées ainsi que les compositions pour les trois cycles.
Les dates sont fixées pour la semaine du 20 au 24 février pour les devoirs, et du dimanche 20 mars au jeudi 24 mars pour les compositions. Les vacances de printemps sont réduites à 9 jours, à compter du 31 mars au 9 avril.
Pour le 3e trimestre qui commencera le 10 avril, les devoirs ont également été décalés dans le moyen et le secondaire pour la période allant du 24 avril au 28 avril.
Les épreuves débuteront le 15 mai pour les classes concernées par les examens de fin d’année, et le 22 mai pour les autres niveaux des trois cycles d’enseignement. La correction collective avec les élèves et la remise des copies d’examen auront lieu durant la semaine qui suivra, avec une fin d’année projetée pour le 3 juin. Les examens de rattrapage et les conseils de classe et d’admission et d’orientation sont reportés jusqu’au mois d’octobre.
Pour rattraper les retards pris dans les cours du premier trimestre, le ministère instruit, dans sa correspondance, les inspecteurs de la pédagogie d’accentuer leurs sorties et visites des classes afin de veiller au rattrapage des cours.