Israël a décidé de mettre toute la région proche-orientale à feu et à sang. La guerre totale contre les peuples de la région est engagée sous le regard impuissant de la communauté internationale mais avec la complicité active des Etats-Unis, devenus totalement partie prenante d’un conflit aux conséquences imprévisibles.
Le secrétaire général des Nations unies est conscient des dangers qui se profilent à l’horizon. Le génocide en cours prend de l’ampleur et fait craindre une extension à d’autres peuples. M. Guterres cherche, impuissant, à limiter les dégâts. Ses cris du cœur laissent insensibles les acteurs impliqués directement ou indirectement.
«Rien ne justifie la punition collective» des Palestiniens, vient-il de rappeler pour souligner l’horreur des développements en cours, sachant très bien jusqu’où cela peut mener. Il sait très bien ce que «punition collective» veut dire et ce ne sont pas là des paroles en l’air.
C’est un concept créé et appliqué par les nazis dans les territoires occupés de l’Europe durant la Seconde Guerre mondiale. Si par exemple un résistant abat un militaire allemand dans n’importe quelle ville, les occupants arrêtent 20, 30 ou 40 civils, chiffre arbitraire décidé selon les humeurs de l’officier nazi en service, et qui seront fusillés sur-le-champ sans jugement.
Ce précédent apparemment inspire les dignitaires israéliens, qui, non seulement le prennent à leur compte mais l’affirment avec plus de cruauté et d’inhumanité. Ils massacrent femmes et enfants dans les «zones de sécurité» qu’ils ont choisies avec les bombes sophistiquées gracieusement offertes par les Etats-Unis. Et dire que ce sont les descendants des six millions de juifs exterminés dans d’atroces conditions par les nazis qui perpétuent ce genre d’horreur.
Malheureusement, la guerre atroce que livre Israël aux peuples de la région n’est pas près de connaître son épilogue. Le génocide en cours n’est pas venu par hasard. Environ trois mois avant la tragédie du 7 octobre, les responsables politico-militaires se sont réunis pour mettre au point les moyens de faire la guerre à plusieurs pays à la fois. Mais pour cette logique, Netanyahu estime qu’un «changement radical» est nécessaire à la frontière israélo-libanaise, précisant que «c’est un objectif de guerre».
Dans la bouche d’un tel criminel de guerre, cela signifie encore plus de politique de la terre brûlée au Liban, plus de destruction d’infrastructures, du moins ce qui reste des précédentes agressions, plus de massacres de civils contre un pays auquel il ne reste plus que les yeux pour pleurer.
On nous annonce que Antony Blinken va se rendre au Caire pour discuter de la situation à Ghaza. Jusqu’à ce jour, lui et son président, Joe Biden, ne font que brasser du vent. Depuis plusieurs mois, ils annoncent l’arrêt des hostilités et un cessez-le-feu dans les «prochains jours».
Ce n’est pas dans la capitale égyptienne que se trouve la solution mais à Tel-Aviv, où devrait se rendre le chef de la diplomatie américaine pour freiner les ardeurs guerrières de ses protégés. C’est à se demander si ce médecin palestinien n’avait pas raison lorsqu’il a déclaré, il y a six mois, au milieu des ruines d’un hôpital palestinien qui venait d’être rasé par les missiles américains, que «se sont les Etats-Unis qui mènent la guerre à Ghaza, pas Israël». Cri de colère ou vérité cachée ?
Une chose est sûre : si Washington décide réellement un cessez-le-feu, il l’aura en une heure. Les Etats-Unis ont la solution entre les mains. Les jusqu’au-boutistes israéliens n’oseront jamais dire non à la main qui les nourrit, qui leur fournit l’aide financière sans compter, le soutien diplomatique contre vents et marées et, bien entendu, les armes de destruction massive de la dernière génération.
Sans le soutien inconditionnel et aveugle de l’Amérique, Israël tomberait comme un fruit mûr au vu de son agressivité et des malheurs qu’il provoque autour de lui. Israël et les Etats-Unis, qui ont fait que Ben Laden soit si populaire chez les masses arabes, ne veulent pas tirer les leçons de cette tragédie.