Dans une lettre adressée au roi Mohammed VI, le président français, Emmanuel Macron, annonce officiellement que son pays soutient le plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental mis au point en 2007 par le palais royal, un plan que même le défunt roi Hassan II, dans sa toute puissance, n’a pas osé soumettre à la communauté internationale.
La démarche de Macron n’étonne personne. Il est connu pour être un provocateur, ce qu’il reconnaît lui-même, qui agit à sa guise et sans même consulter ou au moins informer ses plus proches collaborateurs. Le «jupitérien» a fini par croire qu’il est réellement «Jupiter» et, que de ce fait, il est infaillible. C’est ce qui explique, par exemple, qu’il n’a pas hésité à plonger la France dans l’impasse et l’ingouvernabilité avec la dissolution de l’Assemblée nationale. Pire, il a balisé la voie pour permettre au Rassemblement national de s’emparer du pouvoir, un parti, comme aucun n’a été créé par des descendants de la Waffen-SS.
Les étranges sympathies du président français expliquent également son hostilité à l’égard des Algériens. Il est allé jusqu’à outrager tout le peuple algérien parce que celui-ci est attaché à sa dignité en l’accusant de «vivre» sur une prétendue «rente mémorielle». En clair, il nous demandait de renier notre combat contre le colonialisme. Il est sûr que l’Algérie n'est pas prête à accepter de telles remarques.
C’est cette haine de l’Algérie qui est la cause de l’hostilité française au combat du peuple sahraoui pour son indépendance. A la fin des années 1970, le défunt Baba Mustapha Sayed avait représenté le Front Polisario en Europe. Il avait raconté qu'à l'occasion d'une rencontre à Paris avec le secrétaire général du Quai d’Orsay, Hervé Charette à l’époque, il l’avait questionné sur l’hostilité de Paris à l’égard du petit peuple sahraoui. «Si vous n’aviez pas une frontière commune avec l’Algérie, nous vous aurions soutenus», lui avait répondu M. Charette.
Effectivement à l’ONU, au Conseil de sécurité, la France défendait la légalité internationale, c’est-à-dire l’autodétermination du peuple sahraoui. Mais sur le terrain, c’était autre chose. En 1976, les avions jaguar français avaient bombardé à Oum Dreiga un convoi de réfugiés sahraouis qui fuyaient vers l’Algérie, tuant 300 d’entre eux, selon un décompte du Front Polisario. Le president français de l’époque, Valéry Giscard d’Estaing, avait donné lui-même le feu vert pour le carnage.
Un soutien à la monarchie marocaine qui ne se démontira jamais.
Au point que Paris ne s’est jamais offusqué lorsque les services français ont découvert que les Marocains espionnaient Macron en personne avec le logiciel Pegasus offert par Israël à Rabat.
C’est ce même Macron qui déclare aujourd’hui que le Sahara occidental est marocain, en contradiction de l’histoire et au mépris de la résolution de l’ONU, du Conseil de sécurité et de l’Union africaine.
Même le Maroc n’a jamais considéré que le Sahara était marocain.
En 1974 déjà, Hassan II avait proposé à Boumediène de le partager avec l’Algérie. Devant le refus de ce dernier, il s’était tourné vers Ould Daddah de Mauritanie, lequel avait marché dans la combine, ce qu’il lui avait valu d’être destitué par un coup d’Etat militaire en 1978.
Aujourd’hui, Macron a choisi la voie du chaos avec son alignement sur les thèses coloniales d’un narco-Etat, une insulte à tous les peuples de la région, une provocation dont il est difficile de mesurer les conséquences.