Mais si elles sont plus nombreuses à sortir des facultés avec des diplômes, les femmes algériennes restent confrontées à des inégalités en matière d’accès à l’emploi et aux postes de direction dans les entreprises.
Cela fait des années que les filles supplantent les garçons dans les résultats nationaux du baccalauréat. Cette année, le ministère de l’Education nationale a choisi de ne pas mettre en exergue cet aspect, préférant donner la préférence aux meilleurs taux des filières, notamment des mathématiques qui flirte avec les 80%.
Le fait est par ailleurs que les filles sont plus nombreuses à passer cet examen, le plus important de tout le cursus scolaire. Rien qu’à Tizi Ouzou, le nombre de filles concernées par cet examen était de l’ordre de 10 764. Alors que celui des garçons est de l’ordre de 7825, soit moins de 2939 candidats par rapport aux filles.
Il faut dire également que l’université algérienne se féminise, avec une prédominance des étudiantes. Le directeur de la planification et de la prospective au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Yacine Belarbi, expliquait, lors d’une récente intervention médiatique, que «les filles réussissent mieux dans tous les domaines universitaires, y compris les mathématiques».
D’après les chiffres du ministère de l’Enseignement supérieur, la communauté estudiantine est composée de 60% de filles. Dans certaines filières, on compte 80% d’étudiantes, le personnel d’encadrement en médecine est composé de 70% de femmes. En tout et pour tout, l’université algérienne compte aujourd’hui environ 1 700 000 étudiants, dont environ 62% de sexe féminin, encadrés par 63 500 enseignants, parmi lesquels 27 000 sont des femmes, soit 42%, et 44% de l’effectif total des universités sont des femmes.
Les femmes activent à hauteur de 45% dans le domaine de la recherche scientifique, outre l’obtention par quelque 90 chercheures de brevets d’invention dans divers domaines et spécialités à travers le territoire national. Mais si elles sont plus nombreuses à sortir des facultés avec des diplômes, les femmes algériennes restent confrontées à des inégalités en matière d’accès à l’emploi et aux postes de direction dans les entreprises, selon le constat du Conseil national économique, social et environnemental (Cnese).
A titre illustratif, seulement 10% sont des femmes, c’est-à-dire que 90% sont des hommes. Concernant les postes supérieurs dans les entreprises, ce chiffre atteint les 38%.
Il est à noter que la communication du département de l’Education n’a pas souhaité, cette année, contrairement aux éditions précédentes, mettre en avant les taux de réussite par sexe – marquant le plus souvent un écart flagrant. Le ministre de l’Education nationale, Abdelhakim Belaabed, ne s’est pas arrêté sur ces taux lors du point de presse dédié à l’annonce des résultats du bac.