Rentré de Ghaza, un médecin de MSF raconte une guerre «jamais vue auparavant»

20/01/2024 mis à jour: 04:20
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Un soignant de l’ONG Médecins sans frontières (MSF), qui revient de la Bande de Ghaza, a raconté hier les hôpitaux saturés, les bombardements israéliens à proximité et les enfants que personne ne peut mettre à l’abri dans le territoire palestinien exigu et assiégé.

Spécialiste de la médecine de guerre, Enrico Vallaperta a expliqué, lors d’une conférence de presse au Caire, avoir passé plusieurs semaines à Ghaza, où il s’était déjà rendu lors d’un conflit en 2021. Au lendemain de sa sortie du territoire palestinien, il a décrit «un contexte jamais vu et comme aucun auparavant», après plus de 100 jours d’opérations militaires israéliennes qui ont fait 24 762 morts – en grande majorité des femmes et des mineurs – et 62 108 blessés. En Ukraine, où il est allé depuis le début de la guerre avec la Russie, «rapidement, les femmes et les enfants ont pu être envoyés à l’abri», explique le soignant cité par l’AFP. «A Ghaza, ce n’est pas possible», affirme cet Italien qui dit avoir soigné de «très nombreux enfants».

«Aujourd’hui, à Ghaza, quasiment tout est détruit et ce qui ne l’est pas est surpeuplé», a-t-il rapporté. «On opère avec le minimum de médication pour être sûrs de ne pas en manquer», a-t-il poursuivi, alors que selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), seuls 15 des 36 hôpitaux de la Bande de Ghaza fonctionnent encore partiellement, pour 2,4 millions d’habitants. Le docteur Vallaperta, lui-même, a dû décider d’évacuer son équipe de l’hôpital Al Aqsa, dans le centre de la Bande de Ghaza, car «il y avait des bombardements à 150 mètres».

Et, poursuit-il, trois jours après son départ, «un immeuble voisin a été visé et s’est en partie écroulé sur l’hôpital». Dans ces conditions, «ce que nous faisons n’est pratiquement rien face aux besoins énormes (...), c’est à peine une goutte dans l’océan», se désole-t-il. Jusqu’ici, rappelle Helen Ottens-Patterson, coordinatrice des opérations d’urgence de MSF depuis Le Caire, l’ONG a pu acheminer 107 tonnes d’aide médicale.

Mais, plaide-t-elle, il faut «plus d’aide, plus d’accès humanitaire à Ghaza et la fin des attaques sur les infrastructures de santé», alors que son ONG dit constater ces dernières semaines «un ralentissement de l’acheminement» de l’aide, qui entre au compte-gouttes depuis l’Egypte avant d’être inspectée dans des terminaux israéliens bordant Ghaza. Le docteur Vallaperta, lui, s’inquiète, car «chaque jour, l’accès à la nourriture et à l’eau est plus difficile» dans des espaces surpeuplés propices aux épidémies.

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